Après les trafics en tout genre, l'arnaque au haj
Après les trafics en tout genre: armes, alcool, cigarettes, médicaments, carburant ; après les assassinats politiques, les réseaux de recrutement de jihadistes pour la Syrie, la Tunisie est confrontée à une affaire d'arnaque au haj. De quoi s’agit-il? Le quota de pèlerins imparti à la Tunisie ayant été épuisé, des centaines de candidats au hah non retenus, conseillés par d’habiles escrocs, ont été aiguillés vers d’autres pays comme la Mauritanie, la Gambie ou le Sénégal qui n’avaient pas épuisé leur quota. Grâce à des complicités locales acquises certainement moyennant monnaies sonnantes et trébuchantes, des passeports leur ont été délivrés. L’acquisition de visas pour le Haj a été une simple formalité puisqu'ils sont attribués sur le quota du pays en question. Le pot aux roses a été découvert lorsque les ex futurs haj, tous de nationalité tunisienne se sont présentés il y a une semaine à l'embarquement, munis de leurs passeports, gambiens pour les uns, sénégalais ou mauritaniens pour d'autres, du précieux visa dûment estapillé par l'ambassade d'Arabie Saoudite dans ces pays et de leur billet d’avion.
Depuis, des centaines de personnes des deux sexes observent des sit in dans les aéroports de Tunis-Carthage et de Sfax ou devant le ministère des affaires étrangères et l’ambassade d’Arabie saoudite à Tunis. D’autres, plus malins, ayant embarqué à partir d’aéroports étrangers ont pu atteindre Jeddah d’où ils ont été aussitôt refoulés avec en prime une interdiction de séjour d’accéder au territoire saoudien pour une période dix ans. Aux dernières nouvelles, les protestataires s’estimant dans leur bon droit n’entendent pas lever leurs sit in avant d’être autorisés à embarquer pour les lieux saints.