La réponse de Larayedh à l'opposition : une fin de non recevoir?
Avec huit heures de retard, le chef du gouvernement s’est enfin exprimé : il n’a pas prononcé une seule fois le terme fatidique et sans équivoque qu'on attendait (démission), préférant une formulation vague à souhait : «retrait dans le cadre de la complémentarité et de la concomitance avec les étapes prévues par la feuille de route pour éviter toute vacance du pouvoir». On ne pouvait pas être plus explicite. " j'y suis, j'y reste". Du coup , toutes les illusions qu'on se faisait à propos d'une décrispation de la vie politique s'en trouvent balayées. Ennahdha revient une fois de plus sur ses promesses. Le président de la république a beau se muer en porte-parole de Larayedh, nous jurant, la main sur le coeur, que le chef du gouvernement a la ferme intention de démissionner dans les trois semaines, et Hamadi Jebali se dire étonné par les réactions de l'opposition qui aurait selon lui mésinterprété les propos du chef du gouvernement, la cause est entendue.La fascination du pouvoir l'a emporté sur le reste, c'est à dire l'essentiel, la concorde nationale, la stabilité, l'avenir de la Tunisie.
Que retenir d'autre de cette intervention :les réactions aux manifestations de ce mercredi. Larayedh n'a pas eu de mots assez durs pour dénoncer les slogans pour le moins irrespectueux selon lui qui ont été scandés dans les rassemblements de la capitale et qualifié les manifestations de l'intérieur, qu'il a qualifiées d'"insignifiantes", puisqu'elles n'ont réuni à l'en croire que quelques centaines de personnes, comme pour opposer les habitants de la capitale à ceux de province plus patriotes.
La première partie de son intervention, il l’avait consacrée aux évènements de Ben Aoun, affirmant que l’Etat était en train de gagner sa guerre contre le terrorisme. Il a précisé que les terroristes seront pourchassés et mis hors d’état de nuire, ajoutant que cette entreprise est l’affaire de tous, appelant à l'union sacrée contre terrorisme.
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