Dialogue national : Nidaa et le Front populaire suspendent leur participation
En refusant de démissionner, Ali Larayedh a peut-être signé l’arrêt de mort du Dialogue national. Celui-ci devait reprendre vendredi dans la matinée, mais il est probable qu’il sera ajourné sine die, les deux principales composantes du Dialogue national, Nidaa Tounès et le Front populaire ayant annoncé jeudi après-midi la suspension de leur participation « tant que le chef du gouvernement n’aura pas annoncé sa démission». Dans un communiqué, Nidaa souligne «la vanité de ce dialogue en l’absence d’un engagement écrit et signé par le chef du gouvernement de démissionner conformément à la feuille de route». Ce parti fait endosser au gouvernement et à son président «la recrudescence des actes terroristes du fait de leur incapacité à enrayer le cycle de la violence et à rétablir la sécurité».
De son côté, l'UTICA qui est l'un des parrains de la feuille de route a invité «toutes les forces politiques, sociales, civiles et économiques du pays à s'unir face aux menaces du terrorisme, et à faire preuve de responsabilité en oubliant leurs différents et en commençant immédiatement le dialogue national sur la base de la mise en œuvre de la feuille de route proposée par les organisations nationales qui parrainent ce dialogue».
Il est à noter que les obsèques des six gardes nationaux tués jeudi à Ben Aoun et du policier tué à Menzel Bourguiba ont eu lieu vendredi dans les villes natales des victimes, les familles ayant refusé les funérailles officielles. Ces obsèques ont parfois donné lieu à de violentes manifestations au cours desquelles les sièges d'Ennahdha ou des LPR ont été mis à sac ou incendiés, notamment au Kef, à Béja et à Sidi Bouzid.
Alors que la traque des terroristes se poursuit avec l'arrestation de dizaines de de suspects et la découverte de caches d'armes, on apprend que les agents de sécurité ont été autorisés à se servir de leurs armes de service en dehors des heures de travail.