Bahri Jelassi, l'homme par qui le scandale arrive
Une triste journée pour le pays. Une de plus, alors que le Dialogue piétine et que l’assemblée s’est transformée en champ clos des rivalités entre la majorité et l’opposition. Des groupes parlementaires auraient été constitués moyennant monnaies sonnantes et trébuchantes. A dire vrai, l’information était un secret de Polichinelle. «Le mérite» de Bahri Jelassi a été peut-être de dire tout haut ce qu’on chuchotait sous la coupole de l’ANC. Naïvement, Jelassi a avoué avoir donné de l’argent à des élus dont il a cité les noms, mais estimant n’avoir pas été payé de retour, il a réclamé son dû. Il parle de «sommes allant de 15 mille à 20 mille dinars », de «voitures offertes » et « de pèlerinages pris en charge ». «Je suis libre d’utiliser mon argent comme je l’entends» a-t-il expliqué à ceux qui le lui reprochaient, sauf que la loi punit autant le corrompu que le corrupteur.
Une affaire de plus qui risque de ternir encore davantage l’Assemblée et de fournir des arguments à ceux qui n’ont jamais cessé de condamner «les rapports incestueux entre la politique et l'argent». Finalement, tout dépendra de la réaction du président de l’ANC. C’est à lui qu’il revient de saisir la justice pour tirer cette affaire au clair. Faute de quoi, elle risque de décrédibiliser durablement l’assemblée, qui souffre déjà d’un déficit d’image, les élus et partant la jeune démocratie tunisienne.
Mustapha