Le petit pont de la Marsa, pomme de discorde entre la délégation spéciale et la population
Dans les années 50, on a eu l'affaire du mur de la Marsa; nous voilà aujourd'hui face à une autre affaire non pas tuniso-française comme la première, puisqu'il s'agissait du mur de l'ambassade de France, mais d'une affaire tuniso-tunisienne, celle du projet de destruction du petit pont de la Marsa. Ses protagonistes sont la délégation spéciale et une bonne partie de la population marsoise. Celle-ci estime que le pont fait partie du patrimoine de la Marsa alors que la délégation spéciale juge que le pont a besoin de rénovation et qu’il constitue un danger pour les habitants dans son état actuel.
Depuis des semaines, les réunions ne font que se succéder entre les associations, le gouverneur de Tunis et la délégation spéciale de la Marsa afin de trouver un compromis entre les différents protagonistes. La dernière réunion entre les quinze associations qui ont pris en charge cette affaire et le gouverneur de Tunis a été l’occasion de présenter leurs objections contre le projet de la destruction du pont de la Marsa a été fructueuse puisque le gouverneur a décidé de convoquer tous les intervenants pour une réunion générale afin de réexaminer tout les détails du projet.
Un collectif composé de différentes associations, d'experts et citoyens de La Marsa appuie la demande de révision du "projet du pont de Marsa Plage". L’Association de la sauvegarde de la ville de la Marsa (ASVM) a déploré le manque de transparence qui caractérisele projet et manifesté son étonnement de ne pas avoir été associée à la discussion d'un tel projet, affirmant que la somme allouée à la rénovation du pont de la Marsa (qui d’un million de dinars) pourrait être utilisée dans la réhabilitation de certains quartiers populaires de la ville, à l’instar du « Bhar Lazreg » ou « cité Erriadh ». L’ASVM et les autres associations en charge du dossier aimeraient prendre connaissance des expertises récoltées et des critères d’évaluation qui ont déterminé le choix de démolir le pont. Pour le moment, les vues sont diamétralement opposées. Du côté du collectif, il y a unanimité contre la destruction du pont. Cet ouvrage d'art faisant partie du patrimoine de la ville qu'il faut préserver, alors que la délégation spéciale estime que le pont constitue un danger permanent et que sa rénovation relève de ses prérogatives.
Le Collectif est composé des associations suivantes : ASVM (Association de sauvegarde de la ville de la Marsa), AHR (Association histoire et réconciliation), AGIM (Association générale des insuffisants moteur), Association « Takatof », Association « Carthagina », UTICA (Chambre régionale des femmes chef d'entreprises de Tunis), Le croissant rouge La Marsa, AEM (Association de l'environnement de La Marsa), Association Egalité et Parité, ACDP (Association citoyenne pour la démocratie participative).
Meher Kacem