Opinions - 25.11.2013

Eau : le défi pour la survie

Alors que les défis de toutes natures se dressent devant nous, et qu'il faut  se mobiliser pour trouver les solutions dalutaires, les politiques continuent à aiguiser leurs armes pour une conquête du pouvoir. Il y a, cependant, un défi qui n’attend pas, le plus important de tous, celui qui représente la priorité des priorités, il s’agit du facteur qui va déterminer la pérennité de la Tunisie et de son peuple tout entier, ce défi n’est autre que celui de l’eau.

Y aura-t-il suffisamment d’eau pour la consommation humaine, pour l’agriculture, pour nos cheptels de différentes espèces, pour les jardins de nos hôtels et pour tant d’autres domaines et besoins. Y aura-t-il suffisamment d’eau pour la population de demain. Les études menées par des cabinets allemands montrent que sur la base du rythme actuel de consommation, tous secteurs confondus, et en tenant compte d’une croissance démographique de 1.2% par an, le point de concours entre la courbe des réserves en eau et celle de la consommation est situé vers l’échéance 2020. A partir de cette date, et si rien n’est entrepris, la Tunisie entrera de plain-pied dans l'ère du déficit en eau et sera ainsi menacée dans son existence. Tout sera touché, la croissance, le niveau et le mode de vie, le paysage, la campagne, jusqu’à affecter le modèle de société. Qu’avons-nous fait ; a-t-on préparé notre peuple pour ces échéances, ou alors, comme de coutume, ce problème est renvoyé à plus tard, aux  générations futures. La nature est un don  du ciel. Le vrai politique, qui se respecte, est celui qui transmettra ce don, sans aucune altération, aux générations qui vont lui succéder qui ne sont autres que nos enfants et nos petits enfants. Quand ce problème adviendra, dans sept ou dix ans, certains d’entre nous ne seront plus de ce monde, notamment ceux qui sont aujourd’hui aux commandes du pays. Il leur appartient de décider dès maintenant, quelle nature ils vont léguer à leur descendance. Je leur souhaite une longue vie pour qu’ils assistent et cueillent, alors, le fruit de leurs efforts.

Pour un plan national déconomie d'eau

Malheureusement, les solutions ne sont pas nombreuses, et quand elles existent, elles ne sont nullement d’une application rapide pour parer aux urgences. De surcroît, certaines sont très onéreuses et exigent la mobilisation de fonds importants, en devises, car la technologie étant chère. Mais pourquoi demeurer inactif en attendant l’échéance fatale. Il est plus sage de recourir aux moyens de persuasion, d’éducation, pour instaurer une culture, un modèle de consommation rationnelle d’eau. Un plan national d’économie d’eau, en relation avec cette échéance, doit se mettre en place rapidement se basant sur les études faites à l’échelle internationale en relation avec le réchauffement de la planète et les bouleversements climatiques qui en découlent. Pour l’agriculture, où l’eau est la plus utilisée, l’Etat doit agir dans le sens d’une utilisation de systèmes d’irrigation qui affichent des taux élevés d’économie d’eau, d'une réduction du taux d’évaporation, et, bien entendu, d'une amélioration des rendements. Ces systèmes existent et méritent simplement qu’on y fasse recours. Tout le problème réside d’abord dans l’attention, et ensuite dans les incitations qu’on accorde à cette question.

Abdelmajid Fredj

 

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