Marzouki : "Zebidi, la page est tournée !"
Démenti ferme à ceux qui annonçaient avec soulagement un consensus en faveur d’Abdelkérim Zebidi pour conduire le nouveau cabinet. C’est le président de la république provisoire, Moncef Marzouki qui a réfuté par la voix de son directeur de cabinet et porte-parole, Adnen Manser, l’information « de source bien informée » qui barre mardi la Une de notre confrère La Presse.
Au micro de Shems FM, le communicant de Carthage dément qu'une rencontre Marzouki – Zebidi avit eu lieu le week-end dernier à Sousse, « la petite brouille… n’est plus qu’un mauvais souvenir ». Mais, plus encore, rebondissant sur la récente déclaration de Zebidi évoquant des difficultés d’entente et de coordination entre eux, Marzouki en prend acte et estime ainsi que « le dossier est clos ». Traduction de la sentence prononcée, telle que relayée par Manser : Marzouki « exercera pleinement ses attributions», et ne donnera pas son accord à la candidature de l’ancien ministre de la Santé, puis de la Défense, Zebidi.
Ce que Manser n'a pas précisé à quel titre s’exprimait Marzouki ? En tant que dirigeant du CPR, membre de la Troïka, ce qui lui est tout-à-fait loisible. Ou en tant que président de la République provisoire, et à ce titre, il doit se conformer aux dispositions de l’organisation provisoire des pouvoirs publics ? A ce titre, il ne pourra que désigner celui que le parti majoritaire à l’Assemblée nationale constituante lui proposera. Ainsi veut la loi, à moins de la changer…
Ce qu’il faut retenir le plus, c’est que l’issue de la crise ne semble pas être aussi proche qu'on l'espérait. Et encore. Nous ne sommes qu’au tout début, puisqu’il va falloir, supposons que le futur chef de gouvernement sera chois très prochainement, convenir de la composition de son cabinet, ce qui sera sans doute une autre longue histoire.
Quant aux sorties médiatiques de Manser, il faudrait les prendre avec beaucoup de précaution.