Mansour Moalla: Pour que le «Hiwar Al Watani» puisse mettre fin à la crise
Ce «Hiwar» piétine depuis de longues semaines. Pour le faire aboutir, il faut le structurer convenablement. Devant résoudre le conflit et le problème gouvernemental, il doit comprendre:
1- Un «Haut Comité politique national» comprenant un nombre réduit de 18 membres répartis entre trois groupes de six personnes chacun qui sont : les représentants des partis de la Troïka et de ses alliés, ceux du Front du salut et ses alliés aussi et enfin les représentants de la société civile dont ceux du «Quartet» comme partie prenante cette fois.
La mission de ce Haut Comité est de traiter les problèmes politiques (constitution, ISIE, loi électorale, élections, etc.) et d’apporter son appui à l’action du gouvernement. Il est présidé à tour de rôle, tous les trois mois, par les dirigeants de ses trois composantes.
2- Un gouvernement comprenant des personnalités indépendantes, au nombre de 20 membres de moins de 60 ans, en pleine possession de tous leurs moyens intellectuels et physiques et moralement irréprochables ayant participé à la vie publique, leur expérience gouvernementale pouvant être renforcée par l’appui que devra lui apporter le Haut Comité.
La mission de ce gouvernement se concentrera sur le rétablissement de la sécurité, le redressement de l’économie et la stabilisation de la vie sociale. Il devra, réciproquement, informer le Haut Comité et l’appuyer également dans son action.
3- Un Conseil de la République comprenant les deux précédentes composantes siégeant ensemble, tous les problèmes étant liés.
Ce Conseil de la République jouera le rôle d’une Assemblée délibérative pour établir les lois et règlements nécessaires à la gestion des affaires publiques.
Il est présidé par une personnalité indépendante choisie par les membres du Conseil de la République. Il jouera le rôle de chef de l’Etat intérimaire.
4- Un rétablissement de la légitimité. Cette structure doit recevoir une légitimité politique confirmée par une légitimité populaire grâce à un référendum qui doit être organisé dans les plus brefs délais, durant le mois de janvier 2014 au plus tard, ce référendum ne nécessitant pas d’ISIE, ne comportant pas d’attribution de sièges et ne nécessitant pas de loi électorale. Il portera sur la version finale de la Constitution et l’approbation à la fois de la Constitution et de la structure du Conseil de la République comprenant gouvernement et Haut Comité.
5- La durée de cette organisation ne doit pas être précisée dès le départ en raison du fait que tout le monde attendra la fin de cette durée pour se déterminer. Il faut s’en remettre au Conseil de la République, habilité par le référendum, pour en fixer la durée au vu des résultats obtenus qu’il faut espérer fortement positifs.
Il faut enfin ajouter — ce qui est essentiel — que cette nouvelle période ainsi structurée doit permettre la cohabitation et l’union de toutes les forces vives du pays en vue de le redresser et de préparer les candidats de l’ultime étape, « non provisoire» cette fois, grâce à des élections dans un pays apaisé pouvant déboucher sur un gouvernement d’union nationale, aucune fraction ou parti, quel qu’il soit, ne pouvant, à lui seul, sauver le pays du désastre politique, économique et social qui le menace sérieusement.
Cette union exige des sacrifices idéologiques et partisans et la concentration sur des objectifs sécuritaires, économiques et sociaux unanimement reconnus et acceptés.
Le pays rétabli, sauvé, pourra, sans péril, recourir aux mécanismes traditionnels d’une gestion gouvernementale alternée entre majorité et opposition. Pas avant.
Puisse l’Eternel nous aider à sauver notre pays en éclairant nos dirigeants et en leur inspirant la sagesse qui s’impose aujourd’hui impérieusement.
M.M.