Mestiri – Filali – Mestiri, ou comment Ennahdha a piégé l'opposition
La politique est comme un échiquier où il faut préparer ses coups à l’avance tout en prévoyant les coups de l’adversaire. Un jeu où Ennahdha excelle.
En effet, Ennahdha a proposé au départ le nom de Ahmed Mestiri pour occuper le poste de Chef du gouvernement. Une proposition que l’opposition a immédiatement refusé à cause de la proximité du candidat avec le parti islamiste et Ettakattol surtout de son âge du candidat (88 ans).
Les propositions se sont ensuite succédé. Mais il y avait toujours un hic. L'inexpérience, l'âge, la proximité de tel ou tel parti et même l'intégrité du candidat. Finalement, on a trouvé l'oiseau rare, Mustapha Filali (92 ans) qui a accepté la nomination au poste de Chef du gouvernement. Une heure plus tard, il se rétracte. A-t-il cédé à des pressions comme le laissent entendre certains qui parlent d'un piège tendu à l'opposition pour l'amener à se prononcer pour Mestiri.
La suite de l'histoire leur donne raison. Filali a-t-il confirmé son refus que déjà Ennahdha avait la solution de rechange: Ahmed Mestiri. Comme l'opposition a fait l'impasse sur l'âge de Filali, elle sera obligée d'en faire autant avec Mestiri (88 ans). Et le tour est joué ! Et ce n'est pas un hasard si Ennahdha après avoir semblé prendre son parti de l'échec du «père de la démocratie tunisienne», a repris dès ce vendredi la vieille antienne : «notre candidat est toujours Mestiri».
Un coup de maître de la part du parti au pouvoir qui a su mettre l’opposition dans un coin avant de la battre par KO. Si elle persiste dans son refus de la candidature de Mestiri, Ennahdha aura beau jeu de la désigner comme le partie qui bloque le dialogue national et partant de la discréditer aux yeux de l'opinion publique.
Meher