Procès liberticides: l'Association de défense des libertés académiques tire le sonnette d'alarme
La Tunisie vit aujourd’hui dans un climat délétère, caractérisé par les atteintes répétées aux libertés académiques, à la liberté de pensée, à la liberté de presse et à la liberté artistique. Des poursuites judiciaires ont été engagées au cours des derniers mois contre l’universitaire Raja Ben Slama accusée d’avoir diffamé le constituant Habib Kheder alors qu’ elle n’a fait que le critiquer pour manquement à l’éthique politique dans son travail de rapporteur général de la constitution, contre les rappeurs Ahmed Ben Ahmed, alias Klay BBJ et Alaa Yacoubi, alias Weld El 15 traduits en justice pour des chansons jugées outrageantes à l’égard de la police. Le Doyen Habib Kazdaghli doit comparaître, à une date qui n’a pas encore été fixée, devant la cour d’appel de Tunis dans l’affaire intentée par une niqabée qui prétend avoir été agressée par lui. L’affaire instruite, il y a plus d’une année, contre l’universitaire et artiste plasticienne Nadia Jelassi pour avoir exposé une œuvre artistique « de nature à nuire à l’ordre public », n’est pas encore classée ainsi que celles intentés contre les journalistes Zied El Hani et Zouhair El Jiss déférés devant la justice pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.
Consciente de l’indivisibilité et de l’interdépendance des libertés et de la nécessité d’une solidarité agissante entre les militants concernés par la défense des libertés pour contrecarrer les velléités liberticides du pouvoir issu des élections du 23 octobre 2011, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires ( ATDVU) ne peut que réitérer sa condamnation des atteintes aux libertés et des pratiques anciennes d’instrumentalisation de la justice qu’on croyait révolues après la Révolution.
Elle se félicite des dénouements heureux des procès intentés à Raja Ben Slama, à Klay BBJ et à Weld El 15 et se réjouit que des juges indépendants aient mis fin aux poursuites engagées contre l’universitaire et acquitté les rappeurs.
Elle informe l’opinion publique que le Doyen Habib Kazdaghli n’a pas été convoqué par les autorités judiciaires et que son procès ne pourra pas, contrairement à ce qui a été annoncé sur les réseaux sociaux, se tenir le 27 décembre 2013.
Pour l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
Le secrétaire général
Habib Mellakh