Pourquoi ces grèves à répétition dans le secteur de la santé ?
Relativement épargné au débur de la révolution par la vagues de grèves que le pays avait alors connue, le secteur de la santé est aujourd’hui secoué par des mouvements sociaux à répétition. Après les médecins de la santé publique et le personnel paramédical, c'est au tour des internes, résidents et médecins hospitalo-universitaires d'entrer en grève pour protester contre les mesures du ministère.
A l’origine de cet accès de fièvre, des décisions jugées «démagogiques et arbitraires» du ministre de la santé prises dans le secret des bureaux du ministère et souvent à l’insu du corps médical. La première concerne la construction de trois facultés de médecine, d'une faculté de pharmacie et d'une autre de médecine dentaire. La seconde, c’est l’obligation pour les résidents d’exercer au terme de leur cursus, dans les hôpitaux de l’intérieur pendant trois ans. Même si elles partent d’un bon sentiment, à savoir l’amélioration des soins dans ces régions, ces mesures sont inapplicables pour le moment, d’abord parce que cela revient à mettre la charrue avant les bœufs. Il y a toute une infrastructure à mettre en place au préalable, des CHU et les équipements nécessaires, donc consentir des investissements très lourds, pour que ces mesures aient l’efficience souhaitée. Au lieu de diaboliser les médecins spécialistes et de les désigner à la vindicte publique, le ministère serait bien inspiré d'engager le dialogue avec eux puisqu'ils ne sont pas par principe contre le travail dans les régions, user de persuasion et non pas de coertition. Car ce serait à la fois contreproductif et illégal.
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