Expo-vente des biens confisqués: L'ardoise à régler
Sa valeur symbolique était de permettre aux Tunisiens de se réapproprier tant d’œuvres d’art, bijoux, montres de luxe, accessoires, tapisserie, meubles, bibelots précieux, et autres voitures de luxe, confisqués au Palais Sidi Dhrif, résidence de Ben Ali. Avec, en prime essentielle, la promesse de reverser le produit de leur vente aux œuvres sociales et aux projets de développement. L’expo-vente de cette caverne d’Ali Baba a laissé cependant une lourde ardoise qu’il va falloir désormais liquider.
Organisée sous haute protection au Casino Cléopâtre, à Gammarth, appartenant à la société Montazah de Gammarth (entreprise publique), elle a été inaugurée par Hamadi Jebali le 19 décembre 2012 et ouverte au public moyennant un billet d’entrée fixé à 30 DT. Mais si l’engouement du public a été très fort durant les premières semaines, surtout par curiosité, et pour l’acquisition de menus lots, le trafic des visiteurs a rapidement baissé et le montant des ventes s’est avéré bien réduit. Face aux lourdes charges de loyer, de gardiennage et d’exploitation, décision a été prise de fermer l’expo-vente en avril 2013. La grande partie des œuvres et pièces exposées ayant été récupérées par le ministère de la Culture au titre de la préservation du patrimoine national, les recettes totales n’ont pas dépassé 1,2 million de dinars. Quant aux charges à payer, elles seraient de l’ordre de 250 000 D, dont 100 000 DT de loyer, hors eau et électricité et pénalités de retard. Contrat de location résilié, abandon des pénalités de retard, nouveau contrat de magasinage des invendus dans les locaux du sous-sol du Casino, cession des vitrines d’exposition et équipement de sécurité en faveur du ministère de la Culture pour utilisation dans les musées et d’autres mesures sont envisagées pour clore le dossier.