Mehdi Jomaa "Al Mokhtar": une famille très unie
Lorsqu’on s’adresse à lui en Monsieur le chef du gouvernement «Al Mokhtar» (nominé), Mehdi Jomaa esquisse un léger sourire. Cela lui rappelle feu son père Mokhtar et ces affectueux «Yerham Sil Mokhtar» que lui lançaient ceux qui l’ont connu. Avec son diplôme de la Zitouna et sa licence (Alimya), Mokhtar Jomaa, natif de Bekalta, était rapidement recruté en tant que greffier au tribunal de Mahdia où il épousera une cousine de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Bourguiba, Mohamed Masmoudi. Elle lui donnera six enfants, cinq garçons et une fille. L’aîné, Lotfi, s’est spécialisé dans l’exportation et le négoce, réussissant à s’implanter à Dubaï et opérant dans de nombreux pays arabes. Son cadet, Ghazi, embrassera la carrière diplomatique et gravira, à coups de concours et d’application, les échelons jusqu’à occuper des postes d’ambassadeur à Buenos Aires, Ankara et New York, avant d’être relevé de ses fonctions de chef de cabinet du ministre, après l’arrivée de Rafik Abdessalem. Les autres sont dans le secteur privé.
Connu pour son sérieux, mais aussi pour son ouverture d’esprit et sa modernité, tout en cultivant ses racines identitaires profondes, le père sera bientôt appelé au cabinet du ministre de la Justice, puis nommé chef du service de la justice et de la législation. Il quittera alors Mahdia pour s’installer avec sa famille au Bardo et c’est ainsi que Mehdi sera inscrit au Lycée Khaznadar. Rapidement, le jeune lycéen, féru de mathématiques, prendra le pli et se retrouvera à l’ENIT. La France l’accueillera en 1988, pour une recherche de DEA. Il finira par s’y installer (Lire sa bio-express).
Très famille et attaché aux valeurs, Mehdi Jomaa héritera de son père l’ouverture d’esprit et le respect de l’autre,ne jamais rien imposer. Sa mère incitera toujours ses enfants à cultiver leur intelligence et se donner l’ambition d’exceller dans tout ce qu’ils entreprennent. Lui aussi aura une famille nombreuse. Sa femme, basketteuse comme son père Khaled Snoussi (Radès) et économiste de formation, lui donnera cinq enfants, âgés aujourd’hui de 5 ans et demi à 15 ans et demi. En toute innocence, lorsqu’on félicite son plus jeune enfant pour les nouvelles fonctions de son papa, il répond: «Oui, je sais, il est Premier ministre de l’Industrie !» Sans se tromper : quand l’industrie va, tout va!
Lire aussi
Mehdi Jomaa: «Ce sera mon équipe, ma décision, ma responsabilité!»