News - 05.01.2014
Une semaine de 9 jours pour un nouveau gouvernement et la constitution
Semaine exceptionnelle et décisive que celle qui commence ce lundi 6 janvier 2014. Elle se poursuivra en fait, avec deux jours fériés (dont celui du Mouled, le lundi), qui prolongeront le weekend, jusqu’au mardi 14 janvier. Ce jour-là, les Tunisiens ne célèbreront pas seulement la Fête de la Révolution, mais aspirent à voir la nouvelle constitution adoptée. Une apothéose qui gommera alors tout ce qui a été enduré durant ces dernières et concrétisera l'une des principales aspirations de la nation. Plus encore, elle ouvrira la voie aux élections, point de départ d’une nouvelle légitimité porteuse de stabilité, de démocratie et de relance économique. Pour y parvenir, la dernière ligne droite s’accélère. Agenda d’une semaine historique.
La semaine démarrera lundi matin avec une réunion de mise au point qui réunira à partir de 11 heures, autour du Quartet au Bardo, le chef du gouvernement sortant, Ali Laarayedh et son successeur nominé, Mehdi Jomaa, ainsi que les représentants des 21 partis participants au Dialogue national. L’objectif est de fixer l’agenda précis pour ce qui concerne les dates de démission de Laarayedh (mercredi 8 janvier) et de la désignation de Jomaa (jeudi 9 janvier au plus tard), ainsi que la formation du nouveau gouvernement, son investiture par l’Assemblée nationale constituante, la prestation de serment et la passation.
Outre ce processus gouvernemental quasi-ficelé, la réunion évoquera sans doute l’avancement de l’examen de la Constitution par l’ANC, et les consensus qui restent à sceller pour déblayer les discordances éventuelles. La réunion du Dialogue National a été écourtée, la fin de la semaine écoulée, faute d’avoir reçu de Mustapha Ben Jaafar le rapport officiel de la Commission des consensus sur les points en suspens. Ca sera donc partie remise ce lundi.
Avancée prometteuse sur la Constitution, malgré l’incident provoqué par Habib Ellouze
Sous la coupole du Bardo, l’ANC a poursuivi intensivement tout au long du weekend l’examen du projet de la nouvelle Constitution, marquant une bonne avancée, malgré des incidents qui ont émaillé les travaux et fait monter plus d’une fois la tension. La « sortie » de Habib Ellouze (Ennahdha) qualifiant Mongi Rahoui d'«ennemi de l’Islam», l'accusant ainsi d'apostasie, le désignant ainsi à la vindicte des radicalistes et l’exposant ainsi que sa famille à des risques sérieux, a suscité l’opprobre générale, à commencer au sein d’Ennahdha. Nombre de ses élus, notamment Sahbi Attig et Yamina Zoghlami, ont immédiatement dénoncé ces propos. En confirmation, un communiqué officiel publié par le parti islamiste a indiqué que les déclarations d’Ellouze n’expriment nullement la position d’Ennahdha.
S’ajoutant à cette vive indignation, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki a proposé à Rahoui la protection de la Garde présidentielle. Quant à Habib Ellouze, après un premier cafouillage, a dû présenter publiquement, sous la presion des siens, ses excuses les plus plates, tout en reprenant les explications habituelles :"mes propos ont été sortis de leur contexte" "ils ont été mal interprétés" etc.
Pendant ce temps, Mehdi Jomaa…
Gardant sa sérénité malgré la pression du temps, mais aussi celles des «amis aux précieux conseils désintéressés», le chef du gouvernement nominé, Mehdi Jomaa poursuit intensément ses consultations et ses réflexions. Continuant à recevoir nombre de visiteurs, il travaille sur trois fronts : la composition de son équipe, la mise au point de son programme et l’élaboration des grandes lignes de ses premières déclarations.
Rompant le long silence de trois semaines qu’il s'est imposé depuis qu’il a été choisi par le Dialogue national le 14 décembre dernier, il aura désormais à s’adresser plus d’une fois à la nation. La première fois, depuis Carthage, le jour de sa désignation officielle par le président de la République provisoire, la deuxième, au Bardo, lorsqu’il présentera son gouvernement et son programme liminaire à l’ANC pour solliciter son investiture et la troisième, à la Kasbah, le jour de la passation avec Ali Laarayedh.
T.H