Les médecins entre la légitimité des revendications et l'incompréhension des citoyens

Les internes et résidents en médecine venus des quatre coins du pays ont manifesté,  mardi 7 janvier, pour protester contre le projet de loi les obligeant à travailler durant 3 années dans les hôpitaux des régions intérieures. Une manifestation grandiose rassemblant des milliers de médecins, qui a débuté devant le ministère de la Santé pour atterrir devant l’Assemblée nationale constituante. Impressionnants dans leurs blouses blanches, ils ont scandé des slogans hostiles au gouvernement et surtout au ministre de la santé.
Cependant, les réactions par rapport à cette manifestation étaient mitigées. Si certains ont appuyé le mouvement pacifique des médecins, d’autres ont exprimé leur désapprobation. La campagne médiatique contre les médecins a laissé des traces.

Certes la tentation est grande de s'en prendre à « à l'ingratitude de ces enfants gâtés de la république».  Il faut surtout faire preuve d'empathie à leur égard. Car la réalité est beaucoup plus complexe qu'on le croit.Ces jeunes ne sont pas contre le travail dans les régions. Ce qu'ils demandent ce sont des conditions favorables pour exercer leur métier et notamment des équipements adéquats, sans lesquels il ne seraient d'aucune utilité.  Et ce ne sont pas les témoignages de leurs aînés qui ont fait l'amère expérience d'un passage dans un hôpital régional avant de démissionner quelques mois plus tard qui vont les rassurer.

Mais on ne perd rien pour les écouter et essayer de trouver avec eux  un compromis qui satisfasse tioutes les parties. On peut regretter à cet égard l'attitude du président de l'ANC qui a refusé de recevoir une délégation des protestataires alors qu'il l'avait fait avec d'autres corps de métier.

Ironie du sort, et alors que les médecins étaient en train de manifester, les constituants ont adopté l’article 37 de la Constitution relatif à la prévention sanitaire, aux  soins de santé pour tous les citoyens et le traitement médical gratuit pour les plus démunis.

Meher Kacem