Tunisair: comment résister à la crise et à la libéralisation du ciel… et s'en sortir
La publication ce mercredi (seulement) des états financiers au 30 juin 2009, de la compagnie aérienne Tunisair mentionne un déficit d’exploitation qui diminue de 15,445 à 6,263 MD et un résultat net qui passe de -15,406 à -19,767 MD. Si l’industrie de l’aviation devait selon l’IATA vivre en 2009 « une année catastrophique », le pavillon national semble résister utilement à la crise mondiale du transport aérien et bien se préparer à affronter avec davantage d’atouts et de fondamentaux sains la libéralisation du ciel. Dans un avis financier publié en accompagnement des Etats Financiers, la compagnie souligne que « l’impact sur Tunisair a été relativement "peu important" compte tenu de la forte chute (-7.7%) des indices d'activité dans le monde sur les 6 premiers mois de l'année 2009.
Quand le trafic régulier sauve la mise
Ainsi, la baisse n'a été que de -2,2% grâce à l’évolution positive de l’activité régulière de +5% réduisant considérablement l’effet de la baisse du trafic charter de -14,4%. »
« Si la baisse de l’activité charter s’explique par la crise économique et financière à l’échelle internationale, la croissance de l’activité régulière enregistrée sur la majorité des marchés est due principalement au développement du nombre des vols sur plusieurs destinations, à l'amélioration du produit et à une politique tarifaire agressive.
Le résultat d’exploitation dégagé par les états financiers intermédiaires n’a accusé que près du tiers du déficit du 1er semestre 2008 passant de 15 445 mD à 6 263 mD et ce malgré l’effet de la politique hedging évalué à 24 millions de dinars. Il faut signaler, à cet effet, que le hedging a été à l’origine d’énormes pertes enregistrées par la quasi-totalité des compagnies aériennes se chiffrant parfois à des centaines de millions d’Euros.
En ce qui concerne le second semestre de l'année 2009 et sur le plan de l'activité, la baisse du segment touristique va se poursuivre entraînant des contre performances sur le plan de l'activité charter en terme de trafic alors que le trafic régulier devrait se poursuivre à un rythme de croissance dynamique d’environ 3% jusqu'à la fin de l'année.
Suspension de la omra et du haj: quel impact sur Tunisair
Ainsi, et alors que l'industrie devrait enregistrer selon l'IATA une année 2009 catastrophique avec des revenus prévisionnels en baisse de 15% et des pertes cumulées atteignant les 11 milliards de dollars, les prévisions tablent sur une baisse de l'activité annuelle de 6% et des recettes de 8,4% expliquées notamment par la suspension, au second semestre, de la omra et du pélerinage.
En outre, l’effet hedging sera nettement moins ressenti au cours du 2ème semestre et ne peut dépasser 3 millions de dinars et on s’attend à des résultats nettement meilleurs que ceux de l’industrie ».
« La seconde moitié de l’année 2009, portant sur les flux des vacanciers, mais aussi l’annulation du Hajj après la suspension de la omra, sera déterminante pour la compagnie, estime un analyste financier interrogé par Leaders. En agissant davantage sur ses fondamentaux, poursuit-il, consolidant l’attractivité de son offre, renforçant de manière fortement distinctive sa qualité de service et sa relation-client, Tunisair résistera mieux aux aléas et imposera sa marque de compagnie fiable, accueillante, ponctuelle et rentable ».