Constitution et gouvernement Mehdi Jomaa : les coulisses de la dernière ligne droite
L’accélération est prometteuse de deux grands acquis cette semaine : la finalisation de la constitution et l’investiture du nouveau gouvernement conduit par Mehdi Jomaa. Il ne reste plus en effet aux constituants qu’à adopter le dernier chapitre relatif aux mesures transitoires, sur la base de consensus à convenir ce lundi au sein du Dialogue National, et de procéder aux dernières retouches avant d’entamer l’adoption définitive de l’ensemble du texte.
Votée, la constitution sera promulguée au cours d'une cérémonie qui devra être à la mesure de l'évènemernt, en présence d’illustres invités étrangers. Une version « historique » sera signée, croit-on savoir, par les trois présidents (de l’ANC, de la République et du Gouvernement) ainsi que des Constituants, des partis représentés à l’ANC et au Dialogue national et du Quartet. Le chef du gouvernement désigne, Mehdi Jomaa a clairement indiqué qu’il appartient légitimement à son prédécesseur, Ali Laarayedh d’apposer sa signature sur ce document.
Dimanche jusque tard dans la soirée, la lumière était restée allumée au cinquième étage du siège du ministère de l’Industrie où Mehdi Jomaa et son équipe restreinte travaillent d’arrache-pied. La composition du gouvernement et le programme sont bouclés, confirme une source bien informée. Malgré le mutisme de l’équipe et la confidentialité qui entoure le nouveau cabinet, des noms commencent à circuler avec insistance. C’est ainsi qu’on évoque particulièrement ceux de Mongi Hamdi, Tawfik Jelassi, Kamel Bennaceur, Nejla Harrouch Moalla et Hakim Ben Hammouda. Un casting révélateur du profil de compétences indépendantes de haut niveau qui ont déjà fait leurs preuves en Tunisie et à l’international.
Mehdi Jomaa retournera en milieu de semaine à Carthage, au plus tard ce jeudi , remettre au président provisoire Marzouki, comme le veut la loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics la liste des membres de son gouvernement ainsi que les grands axes de son programme. Sous 24 heures, ce dossier sera transmis à l’Assemblée nationale constituante qui, dans un délai maximum de trois jours, invitera le chef de gouvernement désigné pour une audition d’investiture. Ce délai sera rapproché au mieux et le débat d’investiture pourrait intervenir immédiatement.
Si l’agenda se confirme sans retard, la Tunisie aura sa constitution et son nouveau gouvernement d’ici samedi. Les constituants se pencheront alors sur la loi électorale et le nouveau gouvernement s’attellera au travail.