Opinions - 23.11.2009

Restructuartion des préparations aux métiers de la comptabilité, de la fiscalité et de l'audit financier

  • La profession comptable a pris plusieurs initiatives pour donner à la Tutelle universitaire les moyens La prise en charge des orientations stratégiques du pays (ouverture des frontières en matière de services dont celui de la comptabilité, de la fiscalité et de l'audit, reconnaissance mondiale de la compétence de l'Expert Comptable Tunisien, ...)
  • L'implémentation utile et effective du cursus LMD spécifique pour l'octroi du Diplôme d'État d'Expert Comptable.
  • La co-diplômation en favorisant la délocalisation du Master Français CCA conduisant à l’expertise comptable.
  • La promotion de la formation comptable à distance en offrant à l'UVT un contenu utile.

Abdessatar MABKHOUTLe projet de restructuration ci-joint est, en réalité l'œuvre des professionnels universitaires sous l’égide de la profession comptable.

Le projet proposé a pour objet de mettre en place des mesures d’accompagnement à la structuration des préparations aux métiers de la comptabilité, de la fiscalité et de l’audit financier pour répondre aux exigences internationales.

  1. Contexte général

Contexte économique

De par les choix stratégiques ayant conduit la Tunisie à adhérer aux mécanismes de la globalisation de l’économie et ce, depuis la signature des accords de partenariat avec l'univers européen, la présence d’investisseurs étrangers s’intensifie de jour en jour, faisant de l’exportation des biens et services un vecteur fondamental de croissance. En plus, et compte tenu des négociations organisées par l’OMC, il n’est pas exclu que le rythme de libéralisation des services de par le monde s’accélère. Le secteur de la comptabilité, de la fiscalité et de l'audit financier se positionne déjà comme un candidat de choix à la libéralisation envisagée. Cette perspective mettrait les experts comptables tunisiens en concurrence directe dans leur propre marché avec les experts étrangers.

Néanmoins, cette situation ne comporte pas que des défis. En effet, elle offre aussi des possibilités réelles d’exportation des services liés au domaine de la comptabilité, de la fiscalité et de l'audit. Plusieurs raisons poussent à croire que l’expertise locale a des opportunités à saisir.

Le vieillissement de la profession dans les pays européens ainsi que les perspectives d’augmentation de la demande des services comptables et fiscaux sont de nature à soumettre l’offre à des pressions telles qu’elle doit faire appel à l’expertise étrangère pour répondre aux besoins du marché européen. La qualité et le coût des prestations locales placent la Tunisie dans une position compétitive en dehors de ses frontières. Il est inutile de mentionner que d’ores et déjà, les experts comptables locaux exportent leurs services sur les pays du nord de la Méditerranée, du Maghreb et de l’Afrique.

Ces opportunités offertes à la Tunisie ne sont pas acquises, mais sont tributaires de la qualification des professionnels et de la qualité des services qu’ils peuvent offrir. En effet, les services rendus par la profession comptable doivent répondre aux exigences internationales en la matière.

Les entreprises d’audience internationale ou régionale se font souvent accompagner par leurs conseillers et auditeurs partout où elles s’implantent. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la profession comptable en Tunisie.

Par ailleurs, plus les entreprises s’internationalisent, plus elles doivent assurer une communication financière conforme aux standards internationaux. En effet, les normes IFRS (International Financial Reporting Standards), d’inspiration américaine, constituent le langage financier adopté par l’Union Européenne. Les États-Unis d’Amérique, quant à eux, se sont engagés dans un processus de convergence entre leur référentiel comptable US GAAP (US Generally Accepted Accounting Principles) et les normes IFRS.

Contexte professionnel

L’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT) est un organisme professionnel créé en 1983 doté de la personnalité civile groupant les professionnels habilités à exercer la profession d’expert comptable.

C’est au terme d’un effort soutenu déployé par les membres de l’Ordre que la profession d’expertise comptable est arrivée à s’imposer à l’échelle internationale. L’OECT est en fait représenté au sein de maintes organisations internationales dont notamment :

  • The International Federation of Accountants (IFAC),
  • La Fédération Internationale des Experts Comptables Francophones (FIDEF),
  • The International Accounting Standards Committee (IASC),
  • L’Union Générale des Experts et Réviseurs Arabes (UGERA),
  • Le Groupe Intergouvernemental des Nations Unies.

La Tunisie a opté, depuis 1996, pour l'emprunt des normes internationales IFRS. Elle a, ainsi, donné à la profession comptable et à l'université tunisienne les moyens de se positionner comme leader en la matière dans les pays francophones.

Contexte universitaire

Le premier cycle des études universitaires d’Expertise Comptable instauré en 1973 accompagné de la création de la Commission Nationale d’Expertise Comptable (CNEC), a été intiment inspiré du modèle français.

Une réforme peu heureuse des études universitaires d’Expertise Comptable en 1994 a aboli la CNEC ce qui a entraîné une diminution du taux de réussite des étudiants.

Bien que les compétences locales soient reconnues à l’échelle internationale et notamment dans les pays francophones, il est important d’œuvrer pour que les diplômes tunisiens obtiennent les équivalences avec les diplômes étrangers, en l’occurrence, les diplômes européens. La décision d’aligner les programmes de formation des universités tunisiennes sur les programmes européens devrait conduire, à l’instar de ce qui s’est passé dans des pays comme le Liban et l’Égypte, à des formations co-diplômantes.

Conçue sous la forme d’un Diplôme d’État, la réforme initiée par la profession comptable vise à redonner à l’Expertise Comptable sa dimension nationale et ce en réinstaurant la Commission Nationale d’Expertise Comptable (CNEC) – commission tripartite composée des représentants du Ministère de l'Enseignement Supérieur, du Ministère des Finances et de l'OECT – à qui reviendrait la responsabilité de pilotage, de contrôle et de validation de tout le cursus de formation LMD propre à la filière Expertise Comptable.

La réforme LMD du cursus Expertise Comptable s’impose donc pour des considérations économique, professionnelle et universitaire.

  1. La restructuration de la formation comptable, fiscalité et d’audit financier débouchant au métier d’Expert Comptable

Approche par les compétences

Le champ d’intervention de l’Expert Comptable est varié et évolue dans le temps. L’Expert Comptable est un partenaire des dirigeants dans les domaines comptable, fiscal, social, du management, des systèmes d‘information et de l’organisation.

Le pilotage des entreprises devient plus exigeant et nécessite de nouveaux outils, de nouvelles méthodes, de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences. L‘accès au métier doit donc s’adapter aux évolutions de l’environnement national et international.

Parmi ces conditions, il y a lieu de noter des dispositifs pouvant faire de la Tunisie un point d’appui dans le domaine comptable à savoir :

  • Le bon usage du référentiel international IFRS dans la confection de l’information financière divulguée par les entreprises ;
  • L’accréditation des diplômes universitaires tunisiens se rapportant à la filière d’expertise comptable.

Les engagements pris par l'OECT pour épouser les normes de l'IFAC devraient conduire à revisiter le référentiel métier reconnu mondialement.
Ces référentiels arrêtés par l'IFAC s'expriment à travers les IES ci-après :

International Education Standards – IES

  • Les standards internationaux en matière de formation sont précédés d’un cadre conceptuel et d’une introduction,
  • Les I.E.S. traitent les points suivants : (Pré-requis pour l’entrée dans le cursus) Compétences professionnelles
  • Valeurs, éthique et attitudes professionnelles
  • Expérience professionnelle
  • Évaluation des capacités et compétences professionnelles
  • Formation continue
  • Contenu des programmes
  • Compétences requises des professionnels de l’audit

La réforme LMD

L’adhésion au cursus universitaire épousant le schéma LMD (Licence, Master et Doctorat) applicable à l’ensemble de l’enseignement supérieur des pays de l’Union Européenne devient une obligation politique de premier ordre pour tous les pays ayant conclu des contrats d’association avec l’Union :

Le projet de réforme proposé par la profession comptable aux autorités compétentes offre deux principales voies conduisant à l’obtention du Diplôme d’Etat d’Expert Comptable :

  • La première s’appuie sur une Licence de 3 ans et un Maser de 2 ans délivrés par les établissements habilités et dont les programmes sont à accréditer et à réviser périodiquement par la CNEC ;
  • La seconde qui est un nouveau cursus basé sur des UE à mettre en place au niveau de l’Université Virtuelle de Tunis (UVT), sous la forme d’une formation à distance ouverte au large public et dont le contrôle qualité est de la responsabilité de la CNEC. 

S’inspirant intimement des propositions retenues aussi bien en Europe qu’à travers un récent consensus qui se dessine au niveau des pays francophones (Fédération Internationale des Experts-comptables francophones FIDEF ; Association des Comptables Généraux accrédités du Canada CGA ; Institut National des Techniques Economiques et Comptables INTEC), le projet de réforme arrive à point nommé pour garantir aux Experts Comptables Tunisiens les moyens d’exporter leurs services et de faire face à une compétition mondiale inévitablement agressive.

Les spécificités de la réforme LMD :

  • Le niveau L, plutôt centré sur des techniques ou concepts mono-disciplinaires,
  • Le niveau M, plutôt contextualisé et transversal,
  • Le niveau M peut intégrer des UE de spécialisation,
  • Un stage ou une expérience à chaque niveau (fin de parcours),
  • Langue anglaise,
  • Système d’information,
  • Management,
  • Stage aux niveaux L et M.
  1. La co-diplômation

La formation co-diplômante actuellement en place en Tunisie

Il convient de signaler qu’actuellement, l’ISG Tunis, l’ISG Sousse et l'IHET (Université Privée) et l'IHEC Sfax assurent, en partenariat avec l’IAE Lyon et avec le concours de l'OECT, une formation co-diplômante sous l’appellation de Mastère Comptabilité, Contrôle et Audit (CCA) qui ouvre accès au diplôme d’expertise comptable français.

Par ailleurs, il y a lieu de relever que l’ULT (Université Libre de Tunis, INTAC) offre aux étudiants tunisiens, par le biais de cours par correspondance (supports écrits) et d’examens écrits organisés dans ses propres locaux à Tunis, la possibilité d’obtenir l’équivalence avec les diplômes français (DCG : Diplôme Comptabilité et Gestion, DSCG : Diplôme Supérieur Comptabilité et Gestion) permettant d’accéder au diplôme d’expertise comptable en France.

Le projet de coopération en matière d’expertise comptable

Dans un souci d’efficacité et de partage, il a été jugé pertinent de s’inspirer de la réforme des examens d’expertise comptable en France, telle qu’elle a été proposée par le GRECE (Groupes de travail pour la Réforme des Examens Comptables de l’Etat), afin d’initier un projet universitaire qui permettra à des candidats tunisiens d’accéder à une formation co-diplômante tuniso-française aboutissant, en fin de parcours, à un diplôme tunisien accrédité et au diplôme français d’expertise comptable.

Dans sa phase initiale, le projet de coopération CNAM / UVT initié par la profession comptable consiste en une formation délocalisée, autour d’Unités d’Enseignement (UE), favorisant :

  • Dans un premier temps, l’obtention par des étudiants tunisiens des UE constitutives de la Licence (L) et du Master (M) donnant accès au diplôme français d’expertise comptable sans avoir à se déplacer en France ; des centres d’examen peuvent être institués en Tunisie avec l’accord des autorités françaises ;
  • Dans un second temps, la réforme du cursus national de formation en expertise comptable pour une parfaite adéquation avec les exigences internationales en la matière ; des raccourcis peuvent être empruntés par les institutions universitaires tunisiennes en s’inspirant des mouvements de réforme français et européen déjà engagés.

Par ailleurs, le projet pourrait permettre à des candidats tunisiens d’accéder aux niveaux L et M de cette formation française via l’UVT. Cette coopération CNAM / UVT sera mené avec la collaboration d’établissements universitaires tunisiens (ISG Tunis et ISG Sousse, IHE Tunis et IHEC Sfax) pour assurer des cours présentiels, en mettant à leur disposition les renseignements, programmes et cours indispensables pour passer les épreuves dans chaque discipline.

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6 Commentaires
Les Commentaires
kharrat - 24-11-2009 09:27

Bonjour, Pourquoi toujours suivre le modèle français ? D'autres modèles plus perfectionnés se prêtent à nous Tunisiens, pourquoi ne pas en saisir l'occasion ? L'anglais n'est plus un obstacle comme il l'a été pour la 1ère génération de professionnels comptables (diplômés français & exerçant en Tunisie). L'accord avec l'Université de Lyon III a été une initiative fort remerciée des institutions tunisiennes (ISG Bardo, ISG Sousse, IHET Tunis et IHEC de Sfax), mais à mon humble avis, nous perderons à la généraliser à toutes les universités tunisiennes, car elle présente des aspects critiques non négligeables. Nous remercions fortement Mr Mabkhout et Pr Jammali pour leur effort à nous convaincre de la nécessité de généraliser le CCA à toutes les universités tunisiennes mais est-ce que c'est le CHOIX de tous les professionnels de la comptabilité, est ce que c'est le CHOIX de tous les universitaires tunisiens reliés à la comptabilité ? Ne précipitons pas les choses, et optons pour ce qui est meilleur, afin que la Tunisie soit réellement un pôle envié dans le domaine de la formation comptable. Aiedkom Mabrouk & Snine deyma.

kharrat - 25-11-2009 00:35

En plus, l'on sait que la CEE finance de tels projets de 2 ans d'existance (ex : CCA) dans le but de réduire l'immigration vers l'Europe. Mais le financement ne doit en aucun cas limiter les choix de la Tunisie, surtout en matière d'enseignement en universités publiques. Les étudiants actuels ayant accomplit la phase M1 du CCA, en Tunisie, sont pratiquement obligés de continuer le M2 en payant le prix fort, en institution privée. L'expérience donc du M2 en PUBLIC n'a pas été conduite ni jugée sur des bases objectives. En plus, il y a pas mal d'étudiants M1 du CCA qui étudient actuellement la Révision comptable simplement par défaut d'argent. C'est eux qui peuventle mieux juger de la différence, et c'est au professionnels qui recrutent des "CCA-iens" qui peuvent le mieux juger de la différence.

A. Mabkhout - 25-11-2009 19:24

De par l'intérêt accordé à la réflexion portant sur le cursus universitaire conduisant au diplôme d'expert comptable , je me permet de rappeler ce qui suit : 1. le format actuel du certificat supérieur de révision comptable est tout simplement une "copie" du modèle français en vigueur en 1973 ( date du lancement du cursus tunisien de formation par Feu Youssef Alouen - et ce , en cours de jour à l'ISG et en cours de soir à l'IHEC - ) 2. les premiers examens des 5 certificats ( ceux précédant le CES REVISION ) avaient une connotation nationale et ont été passés par les deux établissements concernés à la faculté de lettres de Tunis . J'étais à l'époque un candidat 3. la réforme "cuisinée" dans les années 90 par des universitaires (sans le concours de la profession) a conduit à éliminer la commission nationale d'expertise comptable CNEC qui avait pour vocation de gérer tout le troisième cycle pour le remplacer par un "jury national" pour le CES REVISION alors que le diplôme demeure l'apanage de chaque établissement ! 4. la profession est totalement mise à l'écart dans ce cursus ; les enseignants experts comptables qui interviennent n'ont aucunement l'habilitation formelle de représenter l'OECT 5. A la date d'aujourd'hui , la Tunisie est le seul pays au monde qui délivre le diplôme d'expert comptable sans qu'il y ait une instance suprême dans laquelle la profession joue un rôle incontournable !! 6. Je suis actuellement le plus ancien expert comptable universitaire , j'ai vu beaucoup de mes confrères quitter l'université et le statut d'universitaire car les universitaires/fonctionnaires ne laissent pas de place pour la mise en oeuvre d'une véritable mise à niveau du cursus selon les standards de l'ifac 7. la réforme LMD empruntée par la Tunisie est d'inspiration française ( !! ) et européenne et vise la reconnaissance européenne ( notre marché mitoyen et immédiat ) des diplômes tunisiens ( exportation des services oblige !! ) 8. le Master CCA ( M1/M2 ) s'inscrit dans le cadre de la réforme LMD en Europe qui a nécessité 3 ans de profondes réflexions par des universitaires et professionnels français et européens 9. le diplôme français n'est obtenu qu'une fois , les étudiants obtiennent (sous l'égide d'une commission nationale "dominée" par la profession comptable) le CCA ( M1 et M2 ) , deux unités de synthèses , un examen final professionnel , un grand oral et un travail de recherche . A vous de comparer tout cela avec le seul CES REVISION national et une soutenance de mémoire par établissement ( IHEC , ISG , ISCAE ... ) 10. les choix de la Tunisie en matière de co-diplomation ont encouragé des personnalités de bonne volonté ( H.DJAMMALI , A.BELAIFA , M.LIMEM , CH.MAMOGHLI .... ) d'oeuvrer quant à la délocalisation en Tunisie ( ISG Tunis , ISG Sousse , IHET , IHEC Sfax ) du Master CCA Français - d'inspiration européenne - et ce en attendant une réforme du diplôme tunisien favorisant ainsi sa reconnaissance mondiale 11. mes relations privilégiés avec la nouvelle équipe dirigeante de la profession française ( bien que je ne représente que ma petite personne ) ont permis de reconnaître les stages professionnels de 3 ans réalisés en Tunisie auprès de professionnels locaux disposant de diplômes non encore reconnus en France ! 12. En marge des travaux des commissions LMD tunisiennes , j'ai piloté , en 2006 , la confection d'un projet de réforme du cursus tunisien (qui a vu la participation active de plusieurs universitaires et experts) qui a été adopté par l'OECT . Couvrant et la licence et le Master , ce projet a préconisé la réactivation de la CNEC pour mettre "sous contrôle" de la profession et du ministère des finances la formation d'Expert Comptable . Préférant la "généralisation" d'abord des licences ( approche montante ) , l'enseignement supérieur n'a accordé aucun intérêt à projet LMD conduisant , en fin de course , à la reconnaissance du diplôme tunisien 13. Malgré mon ancienneté dans la filière ( membre de la CNEC les années 80 ) , je ne sais point qui fait quoi en matière de reconversion de l'actuel troisième cycle d'expertise comptable ( j'espère que mes amis et confrères faisant partie du jury national soient utilement associés avec le concours effectif de l'OECT ) 14. je crains que nos "concepteurs" locaux de LMD tunisien n'ont pas relevé l'intérêt stratégique et inhérent au format LMD européen qui est de nature à permettre la migration d'un cursus à un autre , d'un établissement à un autre voire d'un pays à un autre . L'obsession de réserver le cursus Master ( appelé CCA ou révision pour les nostalgiques ) aux seuls titulaire au LAC ( entendez licence appliquée !! ) est un exercice particulièrement dangereux ( qui éloigne de l'expertise les meilleurs profils ) et fondamentalement opposé à la vocation même de LMD ( mobilité et responsabilité des étudiants ) 15. je suis fier d'être diplômé en Tunisie et mon appartenant à un réseau mondial me donne la confirmation de la validité de la formation dispensée en Tunisie depuis 1973 . Contrairement à beaucoup d'autres , je n'ai jamais hésité à critiquer le modèle à plan comptable aussi bien en tunisien et qu'en France . J'ai tout fait - en ma qualité de prestataire de service agissant pour le compte du CNC - avec une petite minorité de professionnels tunisiens pour que le CNC emprunte en 1994 un modèle à cadre conceptuel. Enseignant depuis les années 80 les IAS , je ne me considère pas "esclave" du modèle français 16. l'expérience du Master CCA délocalisé en Tunisie et mes interventions dans des formations universitaires et professionnelles en France m'autorisent à affirmer que les experts comptables universitaires maîtrisent mieux que leurs homologues français les IFRS et les ISA . Par contre , nos étudiants souffrent de lacunes manifestes dans les autres formations liées aux modules de finance , de contrôle de gestion , voire de droit comparativement à leurs collègues formés en France !! 17. .... En conclusion , nous avons un grand besoin de modestie pour savoir tirer profit des idées des uns et des autres dans le strict respect de l' intérêt collectif A suivre ........

Lassaad - 26-11-2009 08:44

Mais voyons, le plan comptable tunisien de 68 avait déjà un pas en avance (ex : comptes résultat) sur le plan français (merci au marhoum Zouari...), le système comptable de 1997 avait déjà un Grand pas d'avance par rapport au système français... pourquoi cette prédilection pour le CCA ? ? ? c'est vrai que la réforme LMD pour la compta, n'est pas adéquate pour la compta en elle-même (trop axée sur l'économie, la gestion et la finance), mais il se peut que le MES, à cause de la surpopulation en enseignants universitaires en gestion, finance, avait imposé un tel programme de matière en LMD compta, pour simplement faire travailler ses propres recrus. il est vrai aussi qu'à sa création, la révision comptable a été "déplantée" de l'Ordre, mais actuellement les professionnels comptables (enseignants permanents dans les 3 centres de CESRC) sont en train de faire ce que ferait l'Ordre. Moi aussi je crois que l'intérêt général des étudiants futurs professionnels comptables n'est pas dans le suivi du CCA tel qu'il est en France, mais il est dans l'innovation de la Tunisie par rapport à l'existant.

Abdelaziz HALLEB - 26-11-2009 13:01

Je crois que l'essentiel ne se trouve pas dans les appellations des formations, le nombre de leur cycle ou leur durée respective. La véritable question est qui assure l'ingénierie du contenu des formations et qui en certifie la bonne mise en oeuvre? Une réforme qui se contente de changer les appellations et l'organisation de la formation sans se doter pas d'un mécanisme rigoureux de définition des contenus à partir des besoins du marché de l'emploi national et international est dangereuse parce qu'elle va occulter les problèmes pour 4 à 5 ans, le temps de la mise en oeuvre, pour se rendre compte que notre retard s'est encore allongé d'autant.

Adnène ZGHIDI - 08-05-2012 12:37

La tunisification de l'LMD pose problème ! en tout cas pour moi, professionnel et parent d'étudiants je peux vous assurer que ni les professionnels, ni les étudiants, encore moins les enseignants ne voient clair dans ce cursus. Je ne parle pas du niveau qui laisse à désirer. Jugez-en vous même en évaluant vos collaborateurs et vos étudiants. c'est catastrophique! Un étudiant qui ne sait pas ce qu'il est entrain de faire, qui ne sait pas si après la licence il va pouvoir suivre un autre cycle d'études, qui ne sait pas quand est ce qu'il pourra passer l'examen de révision comptable est à mon sens une victime de ce sytème, conceptuellement bon mais dont la mise en oeuvre à la tunisienne a tout simplement échoué. Cet amateurisme risque de coûter très cher à notre profession et à notre pays. A mon avis, le seul moyen de se ressaisir est de reinstaurer le cursus initial de cette noble filière à l'instar des autres filière sanctionnées par des diplômes professionnels telles que la médecine, l'architecture ...

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