Mohammed VI, Sellal et Ould Abdelaziz à Tunis, avec Hollande et Marzouki, pour célébrer la Constitution ?
L’idée était en gestation depuis plusieurs semaines au palais de Carthage, comme l'avait mentionné Leaders. Le président Moncef Marzouki et son équipe voulaient organiser une grande cérémonie en présence d’illustres personnalités internationales, chefs d’Etat et de gouvernement étrangers, pour célébrer l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne. Cette cérémonie aura lieu finalement le vendredi 7 février, histoire de laisser le temps aux invités d’organiser leurs agendas. Le président François Hollande a été le premier à officialiser sa venue à Tunis (sa délégation arrivera la veille, dans la soirée). Son annonce, par communiqué, a pris de court les services tunisiens du protocole, les obligeant à rendre public l’événement.
La célébration s’annonce grandiose. Selon nos informations, le président allemand, Joachim Sauer, ainsi que le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, et le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Abdelaziz, président en exercice de l’Union africaine, ont confirmé leur participation. Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations unies, et Mohammed VI, le roi du Maroc, ont été invités. Mohammed VI, qui se déplace peu, viendra-t-il ? Il aurait donné son accord, assure une source proche du dossier. Nous donnons l’information avec les réserves d’usage.
Outre le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, au moins cinq autres chefs d’Etat africains auraient annoncé leur venue à Tunis. Aziz Krichen, le Ministre Conseiller du président Marzouki, et Mongi Hamdi, le tout nouveau ministre des Affaires étrangères du gouvernement Mehdi Jomaâ, ont fait le déplacement d’Addis-Abeba pour assister au sommet des chefs d’Etats des pays de l’Union africaine, qui était organisé les 30 et 31 janvier en Ethiopie. C’est Aziz Krichen, en VRP du président Marzouki, qui s’est chargé de distribuer personnellement les cartons d’invitation aux dirigeants africains, dans la matinée du 31 janvier. Le président sud-africain Jacob Zuma, l’un des tout premiers à avoir été approché, a décliné l'invitation.
Le voyage, improvisé à la dernière minute, n’a pas été de tout repos pour la délégation tunisienne. Partie le mercredi 29 janvier, sur un vol en correspondance de la Saudi Arabian Airlines, qui a fait escale à Jeddah, ou Krichen et Hamdi ont passé la nuit, avant de repartir, le lendemain, sur un vol pour Addis-Abeba. L’arrivée tardive de l’appareil a empêché les deux hommes de prendre part à la séance d’ouverture du sommet africain. Ils ont aussi manqué la traditionnelle « photo de famille », prise en début d’après-midi. Une scène, qui illustre la densité des contacts entre la Tunisie et l’Algérie n’a pas échappé aux observateurs présent sur place. Dès qu’il a fait son apparition en salle plénière, Mongi Hamdi a reçu une chaleureuse accolade de son homologue algérien Ramtane Lamamra, qui l’a entrainé dans un aparté de quelques minutes, avant même qu’il n’ait pu s’asseoir…