Qui a tué Chokri Belaïd? une question qui a encore de beaux jours devant elle
Il y a un an, jour pour jour, Chokri Belaïd, figure emblématique de la gauche tunisienne, tombait sous les balles des fanatiques. Une dizaine de balles logés dans les parties les plus sensibles du corps ont fait taire à jamais celui qui pendant deux ans a été le porte-voix des petites gens, l’interprète talentueux de leurs aspirations à la dignité et à la justice, le tribun qui galvanisait les foules.
Il avait, chevillé au corps, l’amour de sa patrie, sa Tunisie, celle de Kheireddine, de Tahar Haddad et de Bourguiba, Je l’entends encore avec son accent fleurant bon le terroir, dénoncer, avec quelle fougue et quel talent, les obscurantistes qui veulent imposer aux Tunisiens, par le feu et par le sang, un autre mode vie au nom de la religion. Oui, Belaïd nous manque aujourd’hui. Il manque à sa famille à ses camarades, aux Tunisiens tous âges ou opinions confondus.
A la veille de la célébration du 1er anniversaire de sa mort, on annonçait celle de son assassin présumé, Kamel Gadhgadhi. Mais quid de ses complices, de celui qui l’a désigné à la vindicte publique, qui l’a insulté, diabolisé, quid des commanditaires? Qui a tué Chokri Belaïd? Cette interrogation a encore de beaux jours devant elle. Gadhgadhi ayant emporté ses secrets avec lui, c’est peut-être maintenant que l’affaire Belaïd commence.