News - 14.02.2014

Les deux poids, deux mesures du gouvernement espagnol

 Les Espagnols auraient-ils la mémoire sélective? Leur gouvernement a décidé de faciliter l’octroi de la nationalité espagnole aux descendants des juifs expulsés en 1492 après la chute de Grenade, le dernier Emirat arabe en Andalousie. Cette mesure pourrait concerner 250000 personnes.

Mais quid des descendants des millions d' Arabes qui ont vécu pendant huit siècles dans ce pays et offert à l'humanité l'une de ses plus brillantes civilisations? Et de ceux des 300000 Morisques, ces Espagnols de souche, arabisés, expulsés à leur tour par vagues successives à partir de 1609 suite à des édits du roi Philippe III pour avoir refusé leur conversion au christianisme.  N'ont-ils pas droit eux aussi à des réparations.  Spoliés de leurs biens, ils ont dû se réfugier au Maghreb.50000 d’entre eux se sont installés en Tunisie, notamment dans la vallée de la Medjerda et au Cap bon, faisant bénéficier leur pays d’accueil de leur savoir-faire dans les activités les plus diverses (agriculture, industrie de la chéchia etc.)? Pourquoi les autorités espagnoles, à défaut de naturaliser les descendants des Andalous ne penseraient-elles pas au moins à régulariser la situation des dizaines de milliers d’émigrés maghrébins établis dans leur pays à titre de réparation?

Mais le plus étonnant dans cette affaire, c'est l'absence de réaction des pays arabes et musulmans qu'il s'agisse des officiels qui n'ont pas l'air de se sentir concernés, ou des descendants des Andalous, très nombreux dans les pays du Maghreb. Qu'ils se manifestent donc, ne serait-ce que pour obtenir des excuses officielles pour les crimes commis contre leurs ancêtres. L'occasion qui s'offre à eux aujourd'hui risque de ne plus se reproduire. 

 

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