News - 16.02.2014
Walid Bel Hadj Amor au débat Chevènement: Le Maghreb et son Nord
Quel avenir de la relation entre les pays du Maghreb, la France et l’Europe ? C’est le thème du débat que lance Jean-Pierre Chevènement, ce lundi à Paris. La Fondation Res Publica qu’il préside organise en effet un colloque intitulé «Le Maghreb et son Nord» auquel prendront part nombre de personnalités des deux rives, analystes, chercheurs et dirigeants de grands groupes. Parmi eux figurent notamment Fathallah Sijilmassi, secrétaire Général de l'Union pour la Méditerranée (UPM), Walid Bel Hadj Amor, DGA du Groupe Comete et analyste politique et économique connu des lecteurs de Leaders.
«Je serais tout particulièrement heureux de vous y accueillir, avait écrit Chevènement à Bel Hadj Amor : votre expérience dans un pays clé pour l'évolution du Maghreb serait tout à fait précieuse pour cette rencontre. En effet, nous souhaiterions aborder lors de ce colloque les relations économiques de tous ordres : investissement, technologie, recherche… dans une mondialisation où le Maghreb comme l’Europe risquent la marginalisation».
Plusieurs fois ministre dans les années 1980 et 1990 et candidat à l'élection présidentielle de 2002, il est actuellement Sénateur du Territoire de Belfort (Franche-Comté),Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées et Président du Mouvement républicain et citoyen. Il ne cesse de susciter la curiosité des Français et enrichir le débat sur des questions essentielles.
Dans la note d’introduction, il écrit notamment : Le colloque « Le Maghreb et son Nord » a pour objet de souligner l’intérêt mutuel qu’auraient le Maghreb, l’Europe et singulièrement la France à renforcer leur relations de tous ordres au moment où l’évolution prévisible de la globalisation risque de les marginaliser.
Dans la grande compétition économique mondiale où se confrontent déjà les Etats-Unis et l’Asie, le Maghreb ne peut occuper seul une place décisive comme acteur économique. Les pays producteurs d’énergie, tels l’Algérie et la Libye, disposent d’atouts considérables mais doivent relever le défi du passage d’une économie de rente à une économie productive, ne serait-ce que pour offrir des emplois à une population jeune et nombreuse. Les autres Etats doivent également faire face aux difficultés d’insertion dans l’économie mondiale globalisée, aux besoins massifs d’investissement, et à la garantie de débouchés commerciaux.
De leur côté, la France comme l’Europe tout entière, trouverait intérêt à nouer des relations plus intégrées avec les pays du Maghreb : d’abord parce que le développement au Sud de la Méditerranée est la meilleure garantie de stabilité et de démocratisation. Ensuite parce que, en maints domaines, les structures économiques et les productions sont davantage complémentaires que concurrentes.
Dans le domaine culturel –édition, cinéma, arts vivants, musique- la communauté de langue entre la France et quatre pays du Maghreb est encore très insuffisamment mise à profit. Le lourd passé colonial ne doit plus entraver l’expansion des relations culturelles. La proximité et une histoire méditerranéenne partagée y invitent et nourrissent une connaissance mutuelle que les pays du Maghreb ne peuvent trouver dans leurs rapports avec l’Asie ou l’Amérique.
En matière politique, le Maghreb et son Nord partagent de plus en plus des préoccupations communes. C’est vrai dans le domaine de la sécurité et du développement du Sahel ; ni le Maghreb ni l’Europe ne pouvaient s’accommoder d’une déstabilisation du Mali. La situation chaotique qui prévaut en Libye est aussi une menace pour tous. C’est dire la nécessité d’un effort conjoint en faveur du développement de la région. Dans les affaires du monde, quand le Maghreb et les pays du Nord de la Méditerranée peuvent faire entendre une voix commune, elle est capable d’entraîner les partenaires habituels des uns et des autres. C’est un facteur d’équilibre dans la globalisation. Les facteurs d’impuissance du projet d’Union pour la Méditerranée peuvent être surmontés par une solide relation 5+5. Nullement contradictoire avec les objectifs de l’Union du Maghreb arabe, cette relation pourrait même y contribuer.
Ces perspectives sont-elles actuelles ? Sont-elles de nature à renforcer les courants modernisateurs à l’œuvre dans les sociétés maghrébines ? Qu’attendent de la France et de l’Europe les partisans maghrébins d’une coopération renforcée ? Quels sont les principaux obstacles à surmonter ? Le colloque « Le Maghreb et son Nord» s’efforcera de répondre à ces questions.
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