Conseil des sages, conseil stratégique de l'attractivité
Les idées évoluent à une vitesse à peine saisissable. Il y a plusieurs mois, évoquant les IDE, j’avais suggéré, sur les pages de Leaders, la création d’un conseil des sages, réunissant hommes et femmes politiques et d’affaires jouissant d’une grande notoriété et d’une influence dans les milieux d’affaires aussi bien nationaux qu’étrangers. La mission de ce conseil serait plus qu’une vulgarisation des facteurs compétitifs du marché tunisien. C’est des conditions d’attractivité de ce marché qu’il s’agirait, c’est-à-dire de sa stabilité, de la confiance qu’il inspire et de l’envie qu’il suggère de s’y installer. Il se constituerait en organe pour proposer les correctifs ou réformes qui s’imposent afin que le flux de l’IDE reprenne le chemin de notre économie avec plus d’intensité.
Nous lisons ces jours-ci que la France a créé une instance similaire, le conseil stratégique de l’attractivité. Le Président Hollande et son gouvernement se mobilisent et se déploient pour mettre un terme à la chute de l’IDE en France et imprimer à celui-ci une autre trajectoire, celle de la croissance.
Plusieurs questions nous interpellent. Tout d’abord,nos gouvernants ont-t-ils pensé à un modèle similaire et saisi son importance et sa portée. Deuxièmement, a-t-on relevé une seule action, dans ce sens, de notre Présidence de la République et des Chefs de Gouvernement successifs depuis plus de deux ans. Troisièmement, a-t-on mobilisé ou sensibilisé notre classe d’hommes d’affaires pour creuser davantage cette idée. Enfin, notre diplomatie a-t-elle répertorié nos amis étrangers, politiques et d’affaires pour rejoindre le convoi de la défense de notre stratégie de l’IDE.La volonté a fait, encore une fois, défaut, et pourtant il aurait suffi de confier cette mission à un organisme public, une banque par exemple, pour que le mouvement se déclenche et l’idée finisse par se concrétiser.
Abdelmajid Fredj