Quand Moncef Marzouki tombe dans le catastrophisme
Il n’est pas inutile de sensibiliser les Tunisiens aux véritables défis que leur pays doit relever et notamment les problèmes de l’eau, de la désertifiation ou de la sécurité alimentaire, au besoin en dramatisant pour susciter des débats qui ne peuvent être que salutaires. Mais faut-il pour autant tomber dans le catastrophisme en nous présentant un tableau aussi apocalyptique que celui que vient de nous brosser le président de la république à l’occasion d’une journée d’étude sur le système hydraulique à l’horizon 2030? Le stress hydrique est une réalité, mais noircir le tableau au point de nous demander d’économiser même l’eau des toilettes, ou de nous prédire une Carthage totalement ensablée dans une vingtaine d’années du fait de l'avancée du désert est pour le moins exagéré et à la limite, ridicule. Quant à la disparition «des semences nationales» qui est devenue une obsession chez le président, elle relève du délire. Voudrait-on saper le moral des Tunisiens qu’on ne s’y serait pas pris autrement
L 'attitude de Marzouki part d'un bon sentiment, mais en s’écartant du texte qui lui a été préparé pour improviser sur des sujets qu’il ne maîtrise pas de toute évidence, il s’expose aux lazzis et à l'incrédulité des Tunisiens. Sensibiliser est une chose, jouer les prophètes du malheur en est une autre.
Mustapha