Marzouki - élection présidentielle: «Je ne démissionnerai pas»
Mohamed Moncef Marzouki, le président provisoire n’en démord pas. Il répète à l’envi qu’il ne démissionnera pas. «Je ne remettrai le poste qu’à un président élu», n’a-t-il cessé de dire pour mettre un point final à une campagne qui le vise et qui lui demande de quitter ses fonctions s’il a l’intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Légalement rien ne l’y oblige. Ni dans la constitution, ni dans le projet de la loi électorale en cours d’examen il n’y a de disposition qui le contraigne à démissionner s’il envisage de rempiler. Il y a certes une proposition d’un député de l’ANC à cette fin mais faute du soutien d’Ennahdha, elle n’a pas de chances d’être adoptée.
Le Chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi reste laconique sur la question. «C’est à lui de voir», répond–t-il à la question qui lui pose Leaders dans l’interview qu’il nous accordée et qui paraîtra dans le numéro de Mars 2014. C’est certainement fort des assurances qu’il a reçues de ses alliés d’Ennahdha que Marzouki envisage son avenir à Carthage. Son argumentaire est tout trouvé. Qui lui succéderait à la magistrature suprême et ce denier aurait-il, dans le peu de temps qui nous sépare des élections, la capacité et la crédibilité pour assumer cette tâche. «Même si une cartomancienne viendrait me dire que si je démissionne et je fais ma campagne, je serais élu, je l’éconduirais» dit-il dans une des paraboles qu’il affectionne.
Mustapha Ben Jaafar, l’autre allié de la Troika ne l’entend pas de cette oreille. Dans une autre interview dans le numéro de Mars de Leaders, il dit que pour «assurer l’égalité de chances pour tous», il envisage de démissionner s’il a l’intention de se présenter à l’élection présidentielle. S’il proclame cette règle pour lui-même, il ne pipe pas mot sur ce que doit faire le président provisoire dont il ne prononce ni le nom ni le parti au cours de plus d’une heure et demie d’entretien avec l’équipe du Magazine.
Serait-on à la veille d’une foire d’empoigne. Cela ne serait pas le cas du côté de la Troïka. Mais, les partis de l’opposition, Nida Tounes le parti de Béji Caid Essebsi en tête, ne manqueraient pas de réclamer la démission du président provisoire dès l’ouverture de la campagne électorale.
R.B.R.