News - 24.02.2014

Adnan Mansar: « Des révélations», en veux-tu, en voilà

Y a-t-il eu complot contre la sûreté de l’Etat  comme n’a cessé de le répéter notre président de la république, sans pour autant nous en fournir le moindre détail. Comme il s’agissait du  premier magistrat du pays, on l’a cru sur parole tout en formulant le vœu de connaître un jour les tenants et aboutissants de  cette  gravissime affaire. Le droit à l'information est après tout inscrit dans la constitution. Heureusement, nous n'attendrons pas plus longtemps. C’est fait depuis ce dimanche. Le porte-parole de la présidence de la République est venu sur le plateau d’Ettounissia. Il a vu, malheureusement,  il n’a pas convaincu. Il a parlé non pas d'un, mais de plusieurs complots où seraient impliqués des militaires et des politiques sans en dire plus se contentant de dévoiler les dessous d’une seule affaire où se trouve «impliqué » l’ancien ministre  de la défense, Abdelkrim Zbidi.

L’ancien ministre aurait mis à la disposition de Nessma un hélicoptère pour filmer  les funérailles de Chokri Belaïd sans en référer au président de la République, commandant suprême des armées. Ce que M. Zbidi dément  formellement. C'est une équipe de l'armée qui a filmé l'évènement. Mais à supposer que l'accusation est avérée, a-t-on le droit  de crier au complot ? On tend l’oreille pour connaître la suite. Est-ce le seul grief qu’il fait à M. Zbidi ? Comme il sent que ses propos n’ont pas emporté la conviction de son interlocuteur, M. Mansar évoque une intervention de l’ancien ministre sur un plateau  télé où il aurait affirmé que l’armée ne recevait pas ses instructions du président de la République. Constatant  la même incrédulité chez l’animateur, il passe à un autre sujet. Interrogé par Assabahnews, le colonel-major Ben Nasr, ancien porte-parole du ministère de la défense a démenti les accusations  du chef du cabinet présidentiel.

Mais au fait, ces accusations contre un ministre de la république entraient-elles dans les prérogatives d'un chef de cabinet, fut-il celui de la présidence? N’est-ce pas l’affaire de la justice? Et puis comment interpréter le silence des uns et des autres? Le plus grave, c'est que d'autre noms dans d'autres affaires aussi graves ont été cités de manière explicite ou à demi-mots sans que le  chef de cabinet daigne apporter la moindre preuve  à ses dires, se contentant à chaque fois d'invoquer l'obligation de réserve.

                                                                                                                                                                            Mustapha