Sales temps pour les LPR
Une centaine de membres des Ligues dites de Protection de la Révolution et de militants d’Ennahdha qui protestaient à la Kasbah contre l’arrestation d’Imed Dghij ont été dispersés vendredi par la police, la manifestation n’étant pas autorisée. Une dizaine de manifestants ont été interpellés. Habitués à ,manifester quand bon leur semble et à agir en toute impunité pendant plus de deux ans, Les membres des LPR ont apparemment du mal à se plier aux lois de la république. Une partie d’entre eux s’est alors dirigée vers le siège de l’ANC où ils ont demandé l’installation de potences sur la place du Bardo pour faire entendre raison aux « contre-révolutionnaires».
48 heures après l’arrestation de Dghij, les LPR et leurs sympathisants ne désarment pas. On se garde bien d’évoquer les raisons de son arrestation qui sont évidentes, mais on insiste les conditions de son arrestation. Après la démarche sans précédent des 25 élus d’Ennahdha, de Wafa et du CPR conduits par Mme Maherzia Laabidi en personne, auprès du ministre de l’Intérieur, Ennahda a appelé dans un communiqué à l'ouverture d'une enquête, affirmant que « la dignité du citoyen doit être garantie en toutes circonstances», alors que le ministère de l'Intérieur a assuré pour sa part avoir agi «dans le cadre de la loi».
Deux poids, deux mesures. On n’a pas fait preuve des mêmes scrupules lors du lynchage de Lotfi Nagdh à l’automne 2012. Bien au contraire, le mouvement Ennahdha a appelé à la libération des accusés, soutenant que la mort du coordinateur de Nidaa Tounès à Tataouine, était due à une crise cardiaque. Au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi, sa veuve a fait état de harcèlements et de menaces contre elle et ses enfants, de la part des LPR au point de la contraindre à déménager à Djerba.