Abdellatif Abid dirigera le Centre de la Ligue arabe à Tunis : quel intérêt pour la Tunisie ?
S’il s’agit de trouver un parachute doré à un ancien ministre d’Ettakatol, Abellatif Abid, c’est fait. Mais, quant à servir les intérêts de la Tunisie, cela reste à démontrer. Après une longue attente, Abid, candidat malheureux à l'Alecso, est finalement chargé de diriger le Centre de la Ligue arabe à Tunis, avec rang de secrétaire général adjoint de la Ligue. Maigre lot de consolation accordé par le secrétaire général Nabil El Araby, à la Tunisie qui a perdu son siège d’un vrai secrétaire général adjoint exerçant à plein temps au siège au Caire et impliqué au cœur du dispositif.
Créé après le retour de la Ligue au Caire, en 1990, le Centre de Tunis a été confié à Noureddine Hached qui partageait son temps entre le Caire et Tunis. Mais, au fil des années, le Centre commençait à être vidé de sa substance et démunis de moyens. Chedly Naffati s’était efforcé de tenir la barre, cahin caha. Parti à la retraite, après la révolution, il passera le relai à des intérimaires. Une hibernation totale.
Que peut faire aujourd’hui Abdellatif Abid ? De quels moyens disposera-t-ils ? A quoi peut servir ce Centre ? Autant d’interrogations que beaucoup se posent, surtout au moment où d’autres candidatures tunisiennes à la tête d’institutions régionales et arabes sont à faire aboutir.
L'UMA, l'ASBU...
C’est en effet le cas du Secrétariat général de l’Union du Maghreb Arabe (Rabat). Qui succèdera à Habib Ben Yahya ? Plusieurs noms circulent, notamment ceux de l’ancien ministre d’Ennahdha aux Affaires étrangères, Rafik Ben Abdessalem et de l’actuel directeur de Cabinet, CPR, du président provisoire de la République, Adnen Manser. Quelles sont leurs chances réelles ?
Un autre poste qui risque d’échapper à la Tunisie, alors qu’elle le détient depuis 25 ans. Il s’agit de celui du directeur général de l’ASBU (Union des radio-télévisions arabes) dont le siège, flamboyant neuf, est établi à Tunis. Trois illustres Tunisiens s’y sont relayés : Raouf El Basti (1989-1998), Abdelhafidh Harguem (1998-2006) et Slaheddine Maaoui (depuis lors). Quelle personnalité d’envergure, reconnue pour sa compétence dans l’audiovisuel et la diplomatie que la Tunisie peut mettre en avant et rallier en sa faveur le vote des Etats arabes ? Le choix risque d’être réduit, à main de réviser à la baisse le profil approprié. Evidemment, rien n’empêche des ambitieux à y prétendre, redoublant de lobbying. Mais, encore une fois, quelles sont leurs chances et comment conserver à la Tunisie ce poste ?
Plus encore, le ministère des Affaires étrangères maintenant qu’il redéployé a-t-il arrêté une stratégie de présence tunisienne dans des postes clefs dans les organisations internationales et régionales, avec des objectifs précis fa ce à des vacances annoncées ou prévisibles ? Il y a urgence en la demeure.