Le combat d'arrière-garde des partisans de l'exclusion
La pérennisation de la révolution passe-t-elle nécessairement par les punitions collectives? C’est la question qui taraude et divise à la fois la classe politique depuis trois ans. La ligne de clivage entre partisans et adversaires de l’exclusion passait entre la troika et l’opposition. La première y étant favorable et la seconde, hostile. Les récents débats autour de la loi électorale ont montré que ce n’était plus le cas. C’est à l’intérieur de chaque camp La pérennisation de la révolution passe-t-elle nécessairement par les punitions collectives? C’est la question qui taraude et divise à la fois la classe politique depuis trois ans. La ligne de clivage entre partisans et adversaires de l’exclusion passait entre la troika et l’opposition. La première y étant favorable et la seconde, hostile. Les récents débats autour de la loi électorale ont montré que ce n’était plus le cas.
Les évènements survenus au cours de 2013, au plan national comme les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi qui ont provoqué le retrait d'Ennahdha du gouvernement, ainsi que la progression de Nidaa Tounès dans les sondages d'opinion et au plan international, la chute des frères musulmans en Egypte ont entraîné un recentrage du paysage politique. Ennahdha s'est rapprochée de Nidaa Tounes et se dit désormais hostile à toute exclusion des dirigeants de l'ex RCD alors qu'Ettakattol a rejoint le camp des défenseurs de la loi. Seuls les imbéciles n'auraient pas changé après tant de bouleversements. Le changement de position du parti de Mustapha Ben Jaafar revêt un caractère anecdotique compte tenu du poids négligeable de cette formation. Par contre, celui d'Ennahdha revêt une importance certaine.
On peut tout dire de Rached Ghannouchi sauf qu'il n'est pas un fin politique. Il a compris que le rapport de forces a changé. Désormais il doit composer avec son meilleur ennemi en la personne duquel Il a découvert un interlocuteur valable. Beaucoup de choses les séparent. Mais c'est un adversaire à sa mesure.On n'est pas encore au stade de l'alliance, mais à celui de la mésentente cordiale. Ce qui constitue un progrès énorme quand on se rappelle la violence des attaques lancées contre le président de Nidaa il y a un an. Demain, ils seront peut-être les deux piliers d'une coalition qui englobera la plupart des grands partis. En attendant, ce rapprochement a eu un premier résultat : le projet d'immunisation de la révolution est définitivement enterré., Même si quelques partis de la défunte troika s'y accrochent avec l'énergie du désespoir, mus non pas par le souci d'immuniser la révolution, mais par celui d'écarter un adversaire politique.
Mustapha