La poétesse par qui le scandale arrive

La commémoration de la proclamation de l'indépendance dimanche par le parti El Moubadara de Kamel Morjane a été marquée par un esclandre dont  ce parti se serait bien passé. La dame par qui le scandale est arrivé  est montée à la tribune pour déclamer un poème en arabe dialectal. La première partie s’est bien déroulée et a été vivement applaudie. Il y était question dd’indépendance et de Bourguiba. Puis la dame s’est mise à faire l'apologie du régime déchu. Enhardie par l’absence de réaction de l’assistance, elle s’est mise carrément à faire l’éloge de Ben Ali sans le citer nommément,  dans un silence de mort. Sur la tribune, la gêne était visible, mais personne n’a eu le geste  qu’il fallait. Ce vendredi, la porte-parole du parti  a fait le tour des stations radio pour présenter ses excuses et condamner les propos de la dame dont elle assure qu’elle ne fait pas partie d’El Moubadara. Mais le mal est fait. La scène a fait le buzz sur les réseaux sociaux, d'autant plus qu'il s'agit d'un précédent.

Cet incident intervient au plus mauvais moment, alors que la réapparition des caciques de l’ex RCD sur la scène politique a encouragé les partisans de la loi d’immunisation de la révolution à la remettre  sur le tapis à l’ANC. «L’affaire du poème» risque de leur fournir des arguments supplémentaires pour convaincre les hésitants.