Présidentielle: Jebali veut «servir le pays», mais entretient le suspense sur ses projets
Hamadi Jebali sera-t-il candidat aux prochaines élections présidentielles? Entretenant le suspense, l’ancien chef du gouvernement ne le dit pas explicitement dans son interview à Mosaïque fm, mais reconnaît à plusieurs reprises être animé d’une volonté «irrépressible» de servir le pays. S’il s’avère que la présidence de la République est le poste adéquat pour réaliser ce dessein, il s’y portera candidat. Il le fera, précise-t-il, en tant qu’indépendant car «le président de la République doit être au dessus des partis». Hamadi Jebali a démissionné seulement de son poste de secrétaire général d’Ennahdha. Mais il ne manquera pas de quitter le parti au cas où… Au passage, il appelle Moncef Marzouki à démissionner s’il décide de se représenter: «il va de soi, que tous les candidats doivent être sur le même pied d’égalité». Il refuse d’émettre le moindre jugement sur le bilan de Marzouki, mais soutient à propos de l’affaire de l’extradition de Baghdadi Mahmoudi que «le président était au courant », tout en reconnaissant qu’il n’était pas d’accord.
Revenant sur son passage à la tête du gouvernement, il reconnait qu’il aurait préféré un cabinet d’unité nationale, mais l’opposition avait refusé :« En fait, ils ne voulaient pas reconnaitre le verdict des urnes. Ils ont tout fait pour saboter l’action du gouvernement. Nous avons certes échoué, mais l’opposition y était pour beaucoup », faisant surtout porter la responsabilité à Hamma El Hammami et au Front populaire. Il n'épargné pas, non plus, son parti, regrettant qu'il l'ait lâché, lorsqu'il avait proposé la formation d'un gouvernement de compétences au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd. «Je voulais épargner au pays un bain de sang», observe t-il. Il défend néanmoins Ennahdha contre les accusations portées contre elles, notamment son laxisme supposé contre les terroristes et nie tout clivage ente faucons et colombes.
Concernant les nominations, il conseille à Mehdi Jomaa de ne pas se contenter de réviser celles du gouvernement précédent, mais les nominations de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution