Jomaa à Washington: Pourquoi il faut soutenir la Tunisie
Washington DC – De notre envoyé spécial – Tôt le matin ce jeudi, Mehdi Jomaa entame ses entretiens de haut niveau avec le FMI, la Banque mondiale et l’Administration américaine. En prélude à sa rencontre vendredi en début d’après midi avec le président Barack Obama, il aura à plaider après de ses différents interlocuteurs en faveur d’un soutien massif, financier et sécuritaire à la Tunisie. Christine Lagarde, directrice générale du FMI sera la première à le recevoir, dans une longue série d’entretiens qu’il enchaînera toute la journée. Il sera en effet reçu par Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, le congressman Eric Cantor, chef de la majorité à la Chambre des Représentants, la commission des Relations extérieures, au Sénat, présidée par Robert Menendez. Le programme comporte également un déjeuner de travail avec le Board des directeurs au FMI, et un entretien avec le Sous-secrétaire d’Etat, William Burns. Deux axes très importants marqueront ces différentes rencontres: la mobilisation auprès des institutions financières, FMI et Banque mondiale, des ressources financières urgentes nécessaires et le «dialogue stratégique» préconisé par le gouvernement américain.
Arrivé mercredi dans la capitale fédérale américaine en provenance de New York, le chef du gouvernement a consacré sa journée à déblayer le terrain et établir des contacts avec la communauté d’affaires. C’est ainsi qu’il a longuement débattu de la situation en Tunisie avec les membres du Centre d’études stratégiques internationales (CSIS), un think tank très actif, et du partenariat économique lors d’un business forum spécial organisé par la Chambre de commerce américaine et la Chambre de Commerce tuniso-américaine. Ce forum a été prolongé par un dîner-débat regroupant de hauts dirigeants de grands groupes américains et une délégation d’hommes d’affaires tunisiens. Conduite par Amel Bouchammaoui, président de TACC, cette délégation, forte d’une trentaine de chefs d’entreprise, compte notamment parmi ses membres, Fadhel Abdelkéfi et Aziz Mbarek, (Tunisie Valeurs), Radhi Meddeb, Sami Smaoui (HP), HédiSellami (OneTech), Mohamed Bridaa (Microsoft), Anis Riahi (SIAB), Adel Torgeman (Sungard),Hichem Ben Fadhl (IMB), Noureddine Hajji (EY), Karim Ghabiche (Cerealis), Maître Mohamed Zaanouni, etc.
Au CSIS comme à l’US Chamber of Commerce, Mehdi Jomaa a dit ce que les Américains veulent entendre, mais aussi doivent écouter. Réussite du processus politique, mais qui reste encore fragile et nécessite d’être consolidé. Démocratie, mais plombée par une forte dégradation économique et financière. Libertés? malgré de graves menaces terroristes. Un constat qui appelle une grande question qu’il n’a pas hésité à poser : comment comptez-vous soutenir cette unique et exceptionnelle expérience de transition démocratique qui a abouti dans la région ? A la clé, et en plus de la stabilisation de la région et de l’ancrage des valeurs universelles communes, les grandes opportunités qu’offre la Tunisie aux investisseurs. Mehdi Jomaa dira notamment : « la révolution, ce n’est pas pour s’y éterniser, mais pour en recueillir les dividendes par tous les Tunisiens et leurs partenaires. Petit marché, la Tunisie, c’est un fort potentiel de croissance, la qualité des ressources humaines et la position géographique en prime ».
T.H
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