ANC : Passe d'armes entre l'élu nahdhaoui, Imed Hammami et Samia Abbou

Le débat général sur le projet de loi électorale a donné lieu, mardi, à une passe d’armes «historique» entre Imed Hammami, un élu d’Ennahdha  et Samia Abbou, l’élue du Courant démocratique présidé par son époux, Mohamed Abbou. Car c’est la première fois que les divergences entre le parti islamiste est l'un de ses alliés les plus sûrs, même si leurs liens se sont quelque peu distendus ces derniers temps, éclatent au grand  jour.

Imed Hammami, l’un des jeune loups d’Ennahhdha, visiblement excédé par les appels répétés des élus du CPR et ses dérivés à voter en faveur du fameux article 15 qui exclut les anciens cadres de l’ex RCD de toute activité politique pendant cinq ans a déclaré que «la page de la Loi d’immunisation de la révolution est définitivement tournée depuis l’adoption de la constitution. L’heure est aujourd’hui au consensus». Aussitôt, Samia Abbou réclame un point d’ordre. En fait, il s’agissait d’une réponse aux propos de l’élu d’Ennahdha. «Ce qui vient d’être dit est très grave. Nous avons voté le projet de loi, et nous apprêtions  à l’examiner article par article. Or depuis un an, «il dort» dans les tiroirs. C’est une forfaiture» s'est-elle écriée.

Piqué au vif, Imed Hammami demande la parole. Il tance la présidente de la séance : ce n’était pas un point d’ordre, vous n’aviez pas à lui donner la parole. Puis s’adressant à Samia Abbou, il lui reproche de faire une fixation sur cette immunisation. «Vous n'avez que ce mot à la bouche, vous devriez changer de nom et devenir le parti de l’immunisation de la révolution». On croit rêver. Qui aurait imaginer une telle scène, il y a  quelques mois.