Larbi Bouguerra: Supplique aux responsables du mois de la propreté
Ce 10 avril 2014, point de départ du mois de la propreté, je prends la liberté de vous adresser cette supplique, Mesdames et Messieurs les responsables de cette campagne, pour attirer votre attention sur la question des containers à ordures qui se rencontrent couramment dans nos villes et vous demander de les bannir. Question peut- être mineure diront certains face à tous les problèmes que vous aurez à résoudre au cours de ce mois. Il n’en demeure pas moins que l’existence de ces containers a changé le comportement de nos concitoyens et pose de vrais problèmes d’ordre sanitaire et esthétique. Enfin, ces récipients défigurent nos cités et dégradent notre environnement.
- Ces containers ne sont jamais nettoyés. C’est un de leurs défauts majeurs. Ils deviennent alors de véritables bouillons de culture pour la vermine et les insectes comme les mouches, les cafards et les moustiques. Ce qui oblige les gens à utiliser chez eux des insecticides toxiques contaminant les aliments et exposant les bébés, les asthmatiques, les personnes âgées…à ces produits dangereux –par définition- pour la santé.
- Ces containers ne sont jamais fermés: les rongeurs, les chiens et les chats errants viennent alors assidument s’y alimenter. Il devient alors illusoire de contrôler ces populations susceptibles de propager la rage et d’autres affections. L’utilisation des raticides (souvent des anticoagulants) a provoqué des drames.
- Sous prétexte de récupération et de recyclage, certains ouvrent les sacs poubelles jetés dans ces containers et les répandent alentour.
- Ces containers provoquent un effet d’appel: certains prennent leur emplacement pour une décharge et jettent sur le sol, autour de ces récipients, des objets encombrants, des gravats et les déchets verts des jardins(**). Il n’est pas rare de voir des vaches autour de ces récipients.
- Placés la plupart du temps en bordure des trottoirs, ils gênent souvent la circulation et, en absence d’éclairage public la nuit, constituent un danger supplémentaire pour l’automobiliste en Tunisie.
Il est clair que ces containers sont là pour être vidés mécaniquement par les camions-bennes. Or, dans la plupart des cas, étant donné leur piètre état, on voit souvent les agents s’échiner à les vider manuellement dans le camion-benne…en en répandant une bonne partie sur le sol.
La solution ?
Je ne suis pas un spécialiste mais je me permets de suggérer de revenir au ramassage classique, par passage du camion-benne (couvert), à heure fixe, pour ramasser les sacs- poubelles. Cela aurait l’avantage de responsabiliser les gens. Je n’ignore pas que cela a un coût. Mais a-t-on calculé les dégâts causés par l’utilisation à tout va de ces récipients dans nos villes? Qui peut apprécier le prix du coup que ces containers portent à l’esthétique et à l’environnement de notre paysage urbain?
Mais surtout, ne perdons pas de vue que la propreté n’est pas que physique, Montesquieu affirme que «La propreté est l’image de la netteté de l’âme.»
Aidez les Tunisiens, Mesdames et Messieurs les responsables, à rendre la propreté pérenne…. dans le milieu ambiant et dans leur âme.
Dégagez les containers …et bon courage!
Mohamed Larbi Bouguerra
** La question des déchets verts est résolue à l’étranger par leur transformation en compost qui est redistribué gratuitement à la population comme engrais de jardin. La ville de Bizerte posséderait une machine à cet effet. Hélas ! Elle est en panne.