L'autre grand enjeu des municipales
Il n’y a pas que les élections législatives et présidentielles qui mettront en compétition les partis politiques et la société civile, l’enjeu des municipales n’en manque pas moins d’intérêt. Espéré pouvoir être effectué courant 2014, le renouvellement des conseils municipaux ne sera pas possible avant mars 2015. Des dispositions réglementaires sont nécessaires à prendre. Actuellement, la Tunisie compte 264 municipalités, toutes confrontées à de grandes difficultés financières et matérielles. Pas moins de 80 parmi elles n’arrivent à payer leurs effectifs et assurer le minimum de prestation que grâce à l’assistance budgétaire de l’Etat. Le taux de recouvrement des impôts locaux est très faible, atteignant parfois 8 à 10% seulement des sommes dues. Quant aux engins utilisés pour l’enlèvement des ordures, ils ont subi en grande partie une forte dégradation. A titre d’exemple, la municipalité de Tunis, qui disposait de 80 bennes, n’en a pu sauver que 25.
En outre, 38 municipalités dotées d’une délégation spéciale, en remplacement d’un conseil municipal élu, ne parviennent pas à réunir le quorum nécessaire aux délibérations et se trouvent ainsi paralysées. Un grand enjeu que représenteront cependant les élections municipales, la conquête du pouvoir local étant le fer de lance pour les partis politiques et l’occasion rêvée pour la société civile. Reste à savoir quel sera l’impact des résultats, lors de la présidentielle et des législatives, sur les municipales.