News - 12.04.2014

L'exclusion politique : Ben Jaafar-Ayadi même combat !

Comme le sénateur Caton qui, il y a plus 2000 ans, terminait tous ses discours par la fameuse phrase, «il faut détruire Carthage», Les dirigeants de CPR et Wafa, n’ont jamais raté l’occasion depuis deux ans d’appeler à l’exclusion des cadres de l’ex RCD de la vie politique. Ils ont failli arriver à leurs fins il y a un an lorsque le projet de loi sur l’immunisation de la révolution avait été adopté dans sa globalité et Il ne restait plus que son examen article par article. Cela devait se faire quelques semaines plus tard. Dans l’intervalle, il y a eu le renversement des Frères musulmans en Egypte, suivi un mois plus tard de la rencontre à Paris entre Caïd Essebsi et Ghannouchi. Deux évènements qui  allaient modifier radicalement la donne. L’examen du texte en question a été renvoyé aux calendes grecques et la priorité accordée au dialogue national et aux consensus. Quant aux sujets qui fâchent, ils ont été évacués. On avait même pensé que le texte sur l'immunisation avait été définitivement enterré après l’adoption de la constitution et la formation du gouvernement-Jomaa. C’était mal connaître les partisans de l’exclusion. Revigorés par l’appui inespéré d’Ettakattol, puis de l’Alliance Démocratique, le CPR et Wafa ont réussi à inclure un article dans le projet de loi électorale prévoyant l’exclusion des « foulouls » et à déterrer le projet de loi sur l’immunisation de la révolution. Ils passeront en séance plénière dans les tout prochains jours. Avec cette fois-ci des chances minimes de passer, compte tenu de l’opposition d’Ennahdha à toute exclusion.

L'obstination des Badi, Abbou et Ayadi était attendue. Ce qui l'est moins, c'est l'attitude de Mustapha Ben Jaafar et à un degré moindre, celle de Mohamed Hamdi qui «courageusement» se réfugie derrière le vote de conseil national. Dans les deux cas, ce n'est pas tant la peur des caciques de l'ex RCD de revenir au pouvoir qu'ils redoutent. C'est la peur souci d'éviter un naufrage, plus que probable, aux prochaines élections qu'elles soient présidentielles ou législatives. Car ils convoitent les voix destinées à Nidaa et à Caïd Essebsi (principales cibles des éradicateurs), qui tomberaient en déshérence, en cas d'adoption de l'une ou l'autre loi. Mais, en se commettant avec des gens comme Ayadi ou Badi, le président de l'ANC comme Hamdi risquent gros: la sortie par la petite porte.

                                                                                                                                                                                      Mustapha