Taieb Baccouche: "Nous avons su concilier unité et diversité"
Où en êtes-vous avec l’implantation des structures régionales et locales?
Lorsque le mouvement Nidaa Tounes a été officialisé au milieu de 2012, avec un comité de 12 fondateurs, présidé par M. Béji Caïd Essebsi, il y a eu immédiatement, via internet, environ cent mille demandes d’adhésion. Ce qui est éminemment significatif. Il a fallu du temps pour les gérer, faute de moyens matériels et humains. A l’heure actuelle, la structuration régionale, une trentaine, et locale, 264 délégations, est achevée. Les structures de base sont en phase de finalisation. Au niveau national, outre le Conseil national et le Comité élargi, il y a un bureau exécutif et un comité de coordination et de suivi, composé essentiellement, en plus des fondateurs, des coordinateurs des commissions nationales, telles que femmes, jeunesse, formation, élections, études, communication, structures, mobilisation, etc.
L’hétérogénéité des militants de Nidaa Tounes constitue-t-elle un atout ou un handicap pour le parti?
Le terme hétérogénéité ne me semble pas tout à fait adéquat. Il ne peut l’être que dans le cas d’une diversité idéologique. Or ceux qui rejoignent notre mouvement se réclament du centre, à cheval sur la gauche et la droite.
Qu’ils viennent de partis de gauche, de la mouvance destourienne, de la société civile, notamment syndicale, ou sans aucune étiquette, les militants de NT ne portent plus, et ne doivent plus porter que cette nouvelle étiquette. Ceux qui ne le font pas risquent de se marginaliser ou de retarder la cohésion de toutes les composantes. En principe, la diversité, bien gérée, est un facteur d’enrichissement et n’est pas forcément antinomique de l’unité et de la solidarité. Pour ce faire, il ne faut pas que l’intérêt personnel passe avant celui du parti ou de la patrie.
Quels sont d’après vous les atouts majeurs (personnalités, argumentaire, etc.) de Nidaa Tounes pour rallier en sa faveur les électeurs?
Il y a un ensemble de facteurs qui constituent des atouts pour NT. C’est le seul mouvement politique qui a réussi en si peu de temps à rééquilibrer le paysage politique après les élections du 23 octobre 2011. Le vide politique qu’il a comblé a suscité beaucoup d’espoir chez la population tunisienne qui aspire à plus de justice, de sécurité et de développement. Les sondages relatifs aux intentions de vote, malgré le grand nombre d’indécis, placent tous NT et son président en tête. Le nombre important de cadres et de militants de haut niveau expérimentés et décidés à sauver leur pays pourrait être l’un des atouts majeurs pour NT s’ils arrivent à concilier avec bonheur diversité et unité.
(*) Sécrétaire général de Nidaa Tounes