BAD : 50ème anniversaire et un premier adieu à la Tunisie
Emouvante cérémonie mardi après-midi au Palais des Congrès de Tunis : la Banque africaine de développement lançait la célébration de son 50ème anniversaire et faisait ses premiers adieux à son siège temporaire de relocalisation à Tunis. Toute l’Afrique y était représentée ainsi que les pays membres, ne serait-ce que par les membres du staff employés de la Banque, mais aussi. Fier de célébrer ce jubilée d’or, le président du groupe de la BAD, Donald Kaberuka avait à ses côtés, d’illustres invités notamment, Claver Gatete, ministre rwandais des Finances et président du Conseil des gouverneurs, Noureddine Zekri, Gouverneur pour la Tunisie et secrétaire d’Etat au Développement et à la Coopération internationale. La Chorale du personnel de la BAD était en place pour chanter (merveilleusement)l’Afrique et un clip de 5 minutes restituait les cinq décennies accomplies. Mais, venons aux discours.
Noureddine Zekri arrachera les applaudissements des présents lorsqu’il réitèrera la demande de la Tunisie de garder à Tunis un grand bureau de la BAD, couvrant l’ensemble des pays d’Afrique du Nord. Avec humour, il enchaînera : « Je considère vos applaudissements comme une approbation ! » Auparavant, il avait salué l’œuvre de la BAD dont la Tunisie, co-fondatrice en 1964, est le deuxième pays bénéficiaire de ses interventions avec un cumul d’engagement de plus de 7 milliards de dollars américains. Il insistera surtout sur les perspectives d’avenir appelant à un rôle encore plus bénéfique dans le développement du continent.
C’est d’ailleurs l’objectif souligné par Kabéruka. Cette institution qui a démarré il y a cinquante ans (les statuts étaient co-rédigés alors au nom de la Tunisie par Mansour Moalla) avec 10 employés et un capital de 250 millions de dollars s’impose aujourd’hui avec un capital de 100 milliards de dollars et un registre impressionnant de projets réussis, comme l’institution moteur du développement du continent. Un succès qui constitue en fait une lourde responsabilité quant à son positionnement au cours du 21ème siècle. Le président de la BAD passera en revue les grands défis qu’affronte l’Afrique et soulignera surtout les engagements à prendre et à accomplir par la BAD. Les assemblées qui se tiendront fin mai prochain à Kigali, la capitale rwandaise, doivent en effet définir la vision 2063 et entériner une série de décisions importantes. Leur annonce constituera sans doute le point d’orgue de la célébration en novembre prochain du 50ème anniversaire, au siège historique à Abidjan..
Le retour de la BAD dans la capitale ivoirienne s’accélère. Les premiers contingents d’employés ont déjà pris position dans l’ancien siège rénové et au total plus de 1200 employés devront finaliser leur réinstallation d’ici le début de l’été. Que restera de la BAD à Tunis ? La salle de marché et d’autres services? Au moins. C’est la demande pressante de la Tunisie.