Le plan d'action pour la propreté et la protection de l'environnement
Depuis 2011, les conditions d’environnement et de propreté, dans tout le pays, n’ont pas cessé de se détériorer jusqu’à devenir une des préoccupations principales de la population.
Cette dégradation de l’écosystème tunisien est encore plus manifeste dans le milieu urbain ou les détritus ménagers et les gravats jonchent nos rues et trottoirs, se déversent dans les cours d’eau, défigurent nos plages, et les rares espaces verts. Cette insalubrité, au-delà de son aspect visuel et ses odeurs répugnants, a forcément des répercussions négatives sur la qualité de la vie et la santé des citoyens ainsi que sur les activités des secteurs économiques productifs comme le tourisme, l’agriculture et la pêche.
Le diagnostic rapide que nous avons mené montre que cette crise est essentiellement due à un dysfonctionnement total ou partiel des différentes composantes du système de propreté et de protection de l’environnement en Tunisie. Plus encore, c’est la composante institutionnelle qui a été touchée le plus et dont la remise en place va demander du temps et du courage si l’on veut rétablir un fonctionnement normal et durable du système de propreté en Tunisie.
Les institutions concernées ont été malmenées par les perturbations fréquentes dans les opérations de collecte, de transport, et de traitement des déchets suite aux grèves répétées, les sit-in et manifestations des populations limitrophes perturbant l’exploitation ou même imposant la fermeture de plusieurs décharges et centres de transferts; l’absence quasi générale des organes de contrôle (absence de police municipale) sur le terrain et l’impunité qui s’en est suivie devant les infractions à répétition.
Pour remédier à cette situation, un plan d’action a été élaboré en collaboration avec les ministères concernés (Intérieur, Tourisme, Santé, Agriculture, et Industrie). Ce plan approuvé par le Conseil des ministres dans sa réunion du 5 mars 2014 est actuellement en cours de mise en œuvre. Il comprend une cinquantaine d’actions concrètes distribuées entre cinq composantes homogènes couvrant tous les aspects de propreté et de protection de l’environnement. Les trois composantes clés de ce plan d’action sont les suivantes:
(a) Renforcer et remettre en marche les institutions du secteur. A cet effet, on a réactivé, sous la supervision du gouverneur, les commissions régionales de propreté et de protection de l’environnement. Simultanément, une supervision soutenue est effectuée sur les municipalités (par le DGCL) et les agences nationales de gestion des déchets et de protection de l’environnement pour qu’elles retrouvent rapidement leur niveau de fonctionnement et d’efficacité d’avant 2011. Enfin, un corps de police municipale sera déployé par le ministère de l’Intérieur pour surveiller et faire respecter les règles de propreté et de protection de l’environnement sur tout le territoire municipal du pays.
(b) Accroître la capacité de traitement des déchets solides (ménagers et industriels). Il s’agit de prendre toutes les mesures pour rouvrir les décharges fermées, mettre en fonctionnement celles déjà construites et accélérer l’achèvement de celles en cours de construction. Parmi les mesures en cours de mise en œuvre, citons la résolution des problèmes sociaux, le traitement des litiges fonciers pour quelques décharges et centres de transfert, et enfin la résolution des problèmes contractuels et d’indemnisation des entreprises de gestion des décharges.
(c) Sensibiliser et faire participer la population. Un plan de communication est en cours d’élaboration. Il sera mis en œuvre en collaboration avec la société civile et s’appuiera sur les moyens de communication les plus appropriés. Il vise à sensibiliser la population et les acteurs économiques aux problèmes de propreté publique, et au respect des dispositions en vigueur concernant les déchets solides et dangereux, les espaces verts, les gravats de construction, etc.
H.L.
Lire aussi
Hédi Larbi Ministre de l'Equipement : un ministère de services et de croissance économique
Hédi Larbi: Parti de Mateur, il revient à la Tunisie profonde