Vers une recomposition du paysage politique
Le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi a réitéré son opposition à toute exploitation de l’affaire des pèlerins israéliens de la Ghriba à des fins politiciennes, tout en appelant les Tunisiens à se concentrer sur les dossiers qui intéressent le pays. A noter que 5 élus d’El Joumhoury dont son président, Ahmed Néjib Chabbi se sont joints, lundi aux signataires de la pétition réclamant une motion de censure à l’encontre de la ministre du Tourisme et du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé du dossier sécuritaire. Au cas où cette démarche est déclarée recevable sur les plans de la forme et du fond, la séance plénière d'audition devra avoir lieu avant le 9 mai. On rappelle que le Chef de gouvernement s'est déclaré favorable à cette audition à condition qu'elle se tienne à huis clos pour des considérations liées à la sécurité nationale.
De son côté, Khélil Ezzaouia, d’Ettakattol a déclaré que son parti soutenait l’audition des deux ministres, appelant le gouvernement Jomaa «à respecter les lois tunisiennes interdisant de recevoir sur le territoire national des touristes détenteurs de passeports israéliens». Il s'est également prononcé pour la création de chambres spéciales pour juger les affaires des martyrs et des blessés de la révolution ainisi que pour l'adoption de la loi d'exclusion alors que son parti y était opposé. Cette radicalisation des partis Ettakattol et El Joumhoury, doublée d'une agressivité verbale inhabituelle chez les deux partis, ainsi que les divergences qui sont apparues au sein du Bloc démocratique qui se sont traduits par le départ des élus de l'Alliance démocratique, laissent présager une recomposition du paysage politique.