L'audition de Karboul et Sfar : tout ça pour ça ?
La séance plénière consacrée à l'audition d'Amal Karboul et Ridha Sfar s'est terminée dans la soirée en queue de poisson. 40 élus appartenant à Ennahdha, au CPR et à Wafa rejoint ensuite par ceux de l'Alliance démocratique et El Joumhoury ont demandé le retrait de leurs signatures de la motion de censure, ce qui provoqua automatiquement le retrait du texte. Une motion rédigé à la hâte par les présidents de groupe, a été présentéed en lieu et place. Le texte considère que le fait de permettre l'entrée de touristes israéliens n'est pas conforme aux constantes de la politique étrangère tunisienne et appelle le gouvernement à s'en tenir dorénavant. Il a recueilli 80 voix pour, 8 abstentions et 4 contre au milieu des protestations d'une partie de l'opposition qui réclamait un vote sur la motion de censure. "On a perdu toute une journée pour arriver à ça. C'est scandaleux",a protesté un élu du bloc démocratique. Si la motion de censure avait été maintenue, elle n'aurait pas recueilli la majorité des 3/5 requis après décision d'Ennahdha, du bloc démocratique et de nombreux indépendants.
Auparavant Mahmoud Baroudi avait provoqué une belle pagaille en rappelant, chiffres à l’appui, que sous la troika, des touristes israéliens étaient venus en Tunisie sans que personne ne s'en offusque. L’élu de l’Alliance Démocratique a été l’un des rares intervenants à prendre la défense d'Amel Karboul et Ridha Sfar. En revanche, on a assisté à un véritable lynchage des deux ministres de la part des élus . La palme revient à un élu du Courant populaire qui a déclaré que la ministre du tourisme lui rappelait les assassins d’Abou Jihad. Même Bourguiba n’a pas été épargné. Un élu d’Ennahdha nous a gratifié d’un scoop : « l’ancien président de la République a promis en 1952 à un dirigeant israélien que son premier geste, lorsque la Tunisie sera indépendante consistera à reconnaître Israël. Le même élu qualifiera le fameux discours d’Ariha de tentative de normalisation avec « l’entité sioniste ». Ridha Sfar a bien défendu son dossier, Amel Karboul, un peu moins. Finalement, cette séance n'aura servi à rien, sinon à conforter les Tunisiens dans la piètre idée qu'ils se font de cette institution.
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