Chedly Ayari : Pourquoi ne pas envisager l'Afrique en colocalisation
«Si les opérateurs économiques tunisiens ne mettent pas le cap sur l’Afrique subsaharienne immédiatement, ils risquent de se retrouver au mieux en sous-traitant. Le temps ne joue pas en notre faveur ». C’est l’appel que lance le Gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, bon connaisseur de longue date du continent africain, lui qui a fondé, en mars 1975, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA). Clôturant les travaux du Forum de l’Economiste Maghrébin tenu sous le thème de «L’Afrique comme horizon», il a souligné qu’alors que la zone Euro est sous la menace d'une déflation, les Etats-Unis peinent à dépasser les 2.5% de croissance, le Japon voit son économie menacée, l’Asie est contrastée (montée en puissance de la Chine, mais l’Inde en semi-crise), mais l’Afrique émerge en continent de l’avenir. Elle constituera rapidement un acteur de l’économie globale de demain.
Dans cette dynamique, trois types d’infrastructures de base seront renforcés : les infrastructures physiques collectives (routes, barrages, etc.), les infrastructures financières et les communications. Pour la réalisation de ces projets, certaines places sont déjà occupées. La Chine (infrastructures et mines), le Maroc, les USA (à travers des fonds privés), etc. Aucun retard n’est permis pour la Tunisie.