Les PDG, ces mal-aimés !
Le cas de Rabah Jerad qui vient de démissionner de ses fonctions de PDG de la compagnie Tunisair est exemplaire parce qu’il illustre le mal-être dans lequel vivent la plupart des hauts commis de l’Etat. Répondant à l’appel du devoir, il avait accepté, en février 2012 alors qu’il avait dépassé largement l’âge de retraite, de prendre les rênes de Tunisair qui était pratiquement à l’article de mort.
En deux ans, il avait réussi à redresser la compagnie. Un véritable miracle. C'est pourquoi, on était à mille lieues de s'attendre à ce que Rabah Jrad soit «dégagé» et abreuvé d'insultes par des employés hystériques et obligé de prendre un prendre un taxi pour rentrer chez lui dans l'indifférence des pouvoirs publics et du personnel de la compagnie à laquelle il avait tant donné.
Et ce qui devait arriver arriva. Humilié et abandonné de tous et surtout par ceux qui l'ont jeté dans la fosse aux lions, le PDG a jeté l'éponge. Un geste lourd de conséquences, car il risque de se répéter à l'avenir. Les PDG des entreprises publiques n'ont pas une vocation de martyr.