Partis politiques, où sont vos programmes économiques?
Quand on sait que la rémunération des 600 000 fonctionnaires de l’Etat coûte 20 000 TND par minute, que le subventionnement (produits de base, carburant et transport) coûte 8 000 TND par minute, que le remboursement de nos dettes s’élève à 9 000 TND par minute, que pour créer de la richesse l’Etat doit investir dans le développement à hauteur de 11 000 TND par minute, que les autres dépenses de gestion (moyens de l’administration, intervention sans subventionnement…etc) coûtent 6 000 TND par minute et que les ressources propres de l’Etat ne sont que de 39 000 TND par minute, nous n’avons pas malheureusement d'autres doptions que de nous endetter à hauteur de 15 000 TND par minute.
7 838 millions de dinars de dettes :c'est le chiffre budgétisé en 2014 pour combler l’insuffisance des ressources de l’Etat tunisien et faire face à des dépenses que la compression semble un exercice difficile et subtil surtout après les mesures prises par le gouvernement quand aux voitures de fonction et les bons d’essence.
Un chiffre qui sera semble t-il révisé à la hausse après la suspension de plusieurs mesures fiscales de la loi de finances 2014. De nouveaux emprunts nationaux et internationaux sont en gestation et feront grimper davantage l’endettement à fin 2014 à 49.1% du produit intérieur brut ou même plus contre 47.2% à fin 2013 alors qu’on doit impérativement le réduire si nous garder notre souveraineté nationale.
Face à la pénurie de solutions économiques urgentes et la renonciation et le rejet de propositions permettant renflouer les caisses de l’Etat à l’instar du refus par l’assemblée constituante de voter la levée du secret bancaire depuis 2011, nous ne pouvons malheureusement que continuer à mobiliser des ressources par le biais de l’endettement.
Si la critique est aisée, l'art est difficile. S'il est loisible aux partis de critiquer la politique économique du gouvernement, pourquoi sont-ils si discrets sur les politiques qu’ils comptent mettre en place pour faire face à cet endettement inquiétant de l’Etat alors que nous sommes qu’à quelques mois des élections?
Mohamed Derbel