Nidaa Tounès : la crise prend de l'ampleur
Il n’y a pas de problème qu’une absence prolongée de solution ne finisse par résoudre. Si cette démarche a réussi à l’ancien président du Conseil français et auteur de cette formule, Henri Queuille, il est peu probable qu’elle soit la plus indiquée pour résoudre la crise que traverse Nidaa Tounès, sans doute la plus grave depuis sa création en 2012.
Pourtant, c’est pour cette voie que l’instance suprême de ce parti, le Comité fondateur, a opté finalement en décidant de «poursuivre les consultations à propos du règlement intérieur jusqu’à la semaine prochaine» tout en insistant sur «la nécessité de resserrer les rangs et d’éviter tout ce qui est de nature à porter atteinte à l’unité du parti», alors qu'on s'attendait à des décisions courageuses répondant aux aspirations de la base.
Une décision qui n’est pas de nature à calmer les esprits après la décision du même comité de confier au fils du président du parti la responsabilité des structures régionales. Dans une pétition publiée par le journal El Maghreb ce jeudi, une trentaine d’intellectuels, en majorité des cadres du parti dénoncent la montée en puissance de l’aile rcdiste qui risque de donner de Nidaa l’image d’un parti dédié au recyclage des caciques de l'ex RCD. Ils déplorent également «les décisions marquées du sceau du clientélisme, du népotisme et du régionalisme». Une autre pétition signée par 5000 militants critique le mode de fonctionnement du parti.