News - 27.05.2014

«Qu'avons-nous fait au bon dieu pour mériter un sort pareil ?»

Les Tunisiens n’ont pas de chance avec leurs gouvernants. Bourguiba les traitait de «poussière d’individus», (ndlr: lire la précision reçue à ce sujet) reprenant une formule d’un journaliste français, Moncef Marzouki lui, vient de les  qualifier d’ignares. Bourguiba a malgré tout unifié les Tunisiens et édifié un Etat moderne, alors que Marzouki n’a cessé de les diviser. Entre  religieux et laïques, voilées et «safirat», et j’en passe,  n’hésitant pas à recevoir des membres des tristement célèbres LPR et de multiplier les impairs avec les pays étrangers en se posant en défenseur des droits de l’homme.

Que reproche Marzouki de si grave à ses compatriotes pour les affubler d’une épithète aussi infâme?  Lorsque  «les Tunisiens se rendent au Sénégal, ils disent qu’ils vont en Afrique». La belle affaire. Jusqu’à plus ample informé, ce pays, se situe en Afrique et non ailleurs. Ils le disent par commodité de langage et sans arrière-pensée aucune. Doivent-ils, dorénavant, pour faire plaisir au président, préciser qu’il s’agit de l’Afrique subsaharienne. Comme à son habitude, notre président étale ses connaissances. Alors que les spécialistes sont partagés sur l'origine du mot Afrique, il nous apprend «qu'il est dérivé du mot berbère «friguia» qui désigne jusqu’à aujourd’hui les habitants du nord-ouest tunisien». Une circonstance aggravante pour les Tunisiens : ils sont d'autant moins excusables d'occulter leur africanité qu'ils ignorent qu'ils ont donné leur nom à l'Afrique. Ce qui est faux : on ne rate aucune occasion pour le rappeler à nos visiteurs subsahariens.

Au début de son mandat, le «premier président légitime de l’histoire de la Tunisie», élu à la constituante,  faut-il  le préciser,  par 7000 voix, recevait la correspondante «du Monde» au palais de Carthage venue l’interviewer. A la fin de l’entretien, il lui fait faire le tour du propriétaire. Sur la véranda, face à la méditerranée, il lui fait une confidence en désignant le Bou Kornine dont la silhouette se détache de la ligne dl’horizon (je cite de mémoire): «quand je suis ici et que je regarde le Boukornine, je ---pense à mon enfance (il a fait ses études primaires à Hammam-Lif) et  je me pince pour être sûr que je suis bien le président».

Nous aussi, M. le président, nous avons besoin parfois de nous pincer pour être sûrs que vous l’êtes et de nous interroger : «qu’avons-nous fait au bon dieu pour mériter un sort pareil?».

Mustapha
 

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