La démocratie locale en Tunisie
Dans la Tunisie qui compte, celle des municipalités, une activité très fructueuse est en train d’avoir lieu dans le cadre de la démocratie locale en coopération avec des villes allemandes réputées pour leur grande expérience en la matière.
Le 27 mai, Siliana a inauguré le second Espace citoyen dans le pays après celui de Menzel Bourguiba, ouvert en décembre 2013. D’autres espaces sont prévus et, d’ores et déjà, une dizaine de municipalités tunisiennes sont impliquées dans ce programme de coopération incluant, outre la capitale, Jendouba, Sousse, Sfax, Monastir, Gafsa, Kasserine, Gabès, Jerba et Ben Guerdane.
Financés par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, ces espaces se veulent des structures de proximité ayant pour objectif d’améliorer la relation de la municipalité avec ses administrés en termes de réactivité et d’efficience, se traduisant par un meilleur accueil et des services rapides et performants.
Cela se fait aussi bien physiquement, par un accès direct en commune, que virtuellement à travers internet, et concerne des domaines variés comme les autorisations de bâtir, le dépôt de dossiers de mariage ou de location de salles pour les fêtes et les demandes d’informations sur les diverses taxes payables à la commune, mais aussi la possibilité d’accès au réseau de la STEG, SONEDE et ONAS, en plus des nécessaires réclamations relatives aux services municipaux.
La particularité de ces espaces est qu’ils ne se limitent pas à une relation bilatérale avec l’Allemagne, incluant aussi d’autres villes maghrébines, notamment Rabat. Il s’agit de pratiquer la démocratie locale concrètement entre villes maghrébines et allemandes en vue de mieux gérer la ville et ses services sensibles tels les transports, la gestion des déchets ou la sauvegarde du patrimoine.
Appelé Coopération des Villes et des Municipalités (CoMun), ce programme est centré sur le partage du savoir-faire de l’Allemagne et du Maghreb en matière de développement urbain.
On estime en effet que le taux d’urbanisation au Maghreb, parmi les plus élevés du monde, est un atout à exploiter étant donné que les municipalités et les administrations locales sont désormais considérées comme le pivot de toute démocratie, le cœur même du développement économique, social et culturel.
Or, ce taux est de 67% en Tunisie, le plus élevé au Maghreb. Aussi, avec ses 24 gouvernorats, 264 municipalités/délégations, et ses 2083 secteurs/imadas, le pays est en mesure de pratiquer une démocratie régionale et locale des plus innovantes, étant diffractée et au plus près du citoyen, renforçant sa démocratie naissante qui ne doit plus venir de haut ni d'un centre dépassé, coupé des réalités d'une Tunisie profonde que ne connaissent véritablement que des habitants en mesure de s'autogérer.
Il est plus qu’évident, en effet, que dans la période actuelle de construction démocratique, ce sont les municipalités qui jouent le rôle clé, en tant qu’institutions politiques de base, prestataires directes de services.
C’est en municipalité que le citoyen est en mesure de participer concrètement à la démocratie locale au travers des processus de décision et de services ainsi que de transparence de la vie publique, autant de questions majeures de la démocratie qui ne nécessitent pas d’intermédiaires, surtout pas un passage obligé par le centre comme avant, toujours ignorant des réalités locales ou ne les connaissant pas assez.
Le renforcement de la démocratie communale est donc le nerf de guerre pour la réussite de la transition démocratique; c’est du moins la conviction des responsables de ce programme prometteur dont le bureau en Tunisie est localisé à Tunis (les autres sont à Rabat, Marseille et Eschborn, près de Francfort).
Farhat Othman
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Saint August qui a fait dire á Dieu quand "les confessions" "tu ne m´aurais pas trouvé si tu ne m´avais dejá cherché"je m´attendais vraiment que vous avez trouvé ce que vous cherchez á savoir pour vous débarrasser des partis politiques, les voilà presents comme initiateur jústement de la démocratie locale. En Allemagne la deconcentration est inscrite dans le système de pensée, tirée de l´Evangile parait-il. c¨´ est une bonne chose que tout le monde participle tant soit peu á la gestion de la ville et par lá au pays. Mais il faut savoir que se sont les partis qui ont permis cette politique, la preuve est que ce n´est pas tous les pays qui pratiquent la participation de tous les citoyens aux affaires. Mais beaucoup de questions restent en suspend á part l´amelioration des conditions de vie, l´infrastructure, le transport, l´école etc.. il ya d´autres questions qui relevant du goùt et des interest de la personne; par ex: se mettre d´accord pour construire un theatre, il y en a qui ne s´interesse pas á ca.Mais je connais ses problèmes du nord de l´Europe oú le materiel est tellement standardisé ou harmonisé qu´on ne voit plus qui est riche et qui est pauvre, alors qu´ils existent, ont les voit quand on cherche les goùts et le style de vie des gens, en somme la difference apparait au niveau de l conception du monde que chacun a ou si vous voulez la culture de chacun.Les gens sont materiellement les memes mais non les meme en Presque tout le reste. Voilá ce qui manque d´aprés moi á faire pour parachever ou changer la démocratie. Mais il ya aussi un probleme idéologique qui ne correspond pas au Postmodernisme,¨qui est contre les ideologies d´aprés ce que je sais du Postmodernisme.
@ T. B. Cher Monsieur, L’article n’apporte qu’une illustration minime de ce qui doit être fait. Vous vous intéressez à ce que je dis et je vous en remercie; Mais vous savez qu’on ne peut tout dire dans un article et on trouve les miens déjà trop longs. Je vous inviterais donc à consulter mes autres articles; ils sont regroupés sir mon blog Tunisie Nouvelle République. S’agissant des partis, ils n’incarnent plus la démocratie depuis longtemps en Occident où l'on parle de raison participative. Pour moi, elle doit même être participale. Cela dit, on ne peut comparer ce qui n’est point comparable; car les partis en Occident ont une tradition qui leur permet de résister au sens de l’histoire, essayant de s’y adapter. Ce n’est pas le cas en Tunisie où même les programmes font défaut. Aussi urge-t-il de ne pas singer bêtement un paradigme saturé pour sauter le pas vers le pardigme nouveau, d’autant plus que nous avons une société civile bien active. Je vous rappelle que s’il y a eu des acquis dans la constitution, ce fut grâce à la société civile et non des partis. Enfin, sachez que la postmodernité n’est nullement du postmodernisme. Je ne puis là aussi que vous référer à mes articles. Amitiés.
@F Othman. Oui monsieur quand j´aurais le temps je visiterai vos blogs. Je vous trouve interessant d´autant plus que vous proposez une autre voie pour la (democratie) ce probleme m´interesse aussi. Sachez que la pense Occidentale n´est pas un probleme pour moi, quand on connais les theories bien on les traite de la meme facon, et j´ai deja appris quelques chose en Tunisie dans ma jeunesse, et je travaille avec les Occidentaux que ce n´est pas un probleme, finalement j´ecoute les critiques contre les partis( peut être il vaut mieux dire plutôt les leaders des partis) car on a renverse quelques leaders mais pas les partis. En tout cas . je connais beaucoup de problemes mais j´ai d´autres solutions, car j´ai aussi une connaisance d´ une histoire des dernieres decennies, disons depuis la chute de l Union Sovietique. Il est peut être possible de justifier vos solutions par le cas particulier de la Tunisie mais alors il faut le dire , mais j´ai l´impression que vous donnez une valeur universelle a ce que vous proposez.Jusqu´ici vous ne m´avez pas convaincu.