News - 16.06.2014

Holi Festival of Colours: un pari (en partie) gagné contre les pluies diluviennes

Les organisateurs de la première version tunisienne du «Holi Festival of Colours» appréhendaient les terroristes. Ils ont été surpris par une pluie torrentielle qui s’est abattue samedi sur Yasmine Valley Golf Club à Hammamet, réduisant de moitié le nombre des  quelque 15.000 participants escomptés, en majorité des jeunes férus de musique électronique et épris de danses urbaines.

Ce sont les plus accros qui ont défié les intempéries et ignoré superbement les annonces répétées à cor et à cri par des responsables de la sécurité du ministère de l’Intérieur, d’une annulation et/ou un report du festival, profitant de la manne céleste.

Les jeunes fans de rythme endiablé, filles en tête, ont préféré se fier au soleil qui commençait à reprendre progressivement le dessus.

«Nous estimons à 8.500 personnes le nombre des participants qui sont à l’intérieur. D’autres milliers étaient partis à cause de la pluie. Après l’éclaircie, plusieurs d’entre eux sont en train de revenir», affirme à «Leaders», sans cesser de donner des instructions à ses hommes, M. Mehdi Fezzani, directeur de MF Protection, une société agréée par le ministère de l’Intérieur, spécialisée en sécurité physique des personnes et des biens.

MF Protection avait été chargée, ainsi que la société Tech & Interior Comfort (TIC), par les organisateurs -Tanit Events, une agence spécialisée dans les événements professionnels, avec le concours du ministère du Tourisme, l’Office National du Tourisme et d’autres partenaires- de veiller à la sécurité des festivaliers, en mettant à leur disposition une panoplie de solutions sécuritaires de haut niveau où l’amateurisme et les imprévisibles n’ont pas lieu d’être.

http://www.leaders.com.tn/article/tourisme-terrorisme-holi-festival-of-colours-une-technologie-de-pointe-pour-securiser-les-festivaliers?id=14275

La sécurité a d’ailleurs été à l’honneur. De nombreux témoins se féliciteront sur les réseaux sociaux, notamment facebook, du bon déroulement du festival à un moment où la Tunisie est confrontée à une menace terroriste.

Festival of  Rain

En revanche, les organisateurs ont été fustigés et accusés de n’avoir «pas été à la hauteur». «C'est honteux d'organiser un tel International Event au nom de la Tunisie!», écrit Mehdi Ghannem, sur l’une des pages facebook du «Holi Festival of Colours», devenu pour certains «Festival of  Rain», pour d’autres, «mte3 chta w tab3a mouch normal» (celui de la pluie et de la boue, extraordinaire ! dans le jargon inintelligible, en rupture avec les règles des langues arabe et française, devenu un langage tout à fait «normal» pour les jeunes tunisiens).

De nombreux jeunes qui ont manqué à la fête, parce qu’«annulée» ou «reportée», ont vivement protesté et exigés d’être remboursés.

Cependant, les organisateurs avaient tout mis en place pour que la fête se déroule dans les meilleures conditions. Lorsque la pluie divine s’est invitée, les organisateurs ont tenu à rassurer les festivaliers que la fête aurait lieu comme prévu. Et puis, la date du Festival avait été décidée depuis longtemps et programmée judicieusement: peu après les examens scolaires et universitaires et bien avant le mois de jeûne de Ramadan, arguent leurs défenseurs.

http://www.youtube.com/watch?v=cwH3mV7zbHg

http://www.youtube.com/watch?v=cpL51Zw3Suw

Fantasmes

«En tout cas, il est impensable que les organisateurs, qui avaient affiché leur détermination à relever le défi représenté par les terroristes, aient souhaité que la pluie vienne apporter de l’eau au moulin des obscurantistes», plaisante une intellectuelle de gauche qui ne rate aucune occasion pour maudire les islamistes extrémistes.

«Les barbus doivent être en train de jubiler. Ils doivent se dire que c’est la punition divine. Je me demande même s’il ne s’agit pas, de leur part, d’une manipulation ionosphérique pour influer sur la météo, à la manière des militaires américains avec leur usage d’armes électromagnétiques, du type Haarp. Les jihadistes sont capables de tout !», fantasme cette gauchiste férue de théories du complot, interrogée par «Leaders».

Les fantasmes des rares commentateurs, sans doute islamo-conservateurs et/ou psychopathes introvertis, ont porté eux sur «l’étalage de la nudité féminine».
 
«C’est un festival de seins et de cuisses», écrit dans le même jargon l’un d’eux dans une allusion aux photos ‘suggestives’ de jeunes festivalières, radieuses, enjouées et assoiffées, elles, de vivre.

Habib Trabelsi

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