Tunisie: La république des copains
L’Assemblée a rejeté lundi les demandes formulées par le ministère public de levée de l’immunité parlementaire de six élus. Depuis 2011, toutes les demandes similaires ont été rejetées même lorsque l’élu réclamait la levée de son immunité parlementaire. Cette démarche est un préalable à toute mesure judiciaire contre un parlementaire. Mais depuis l'élection de cette assemblée constituante, elle a été dévoyée pour devenir un moyen d'échapper à la justice sous prétexte de "protéger l’élu dans le cadre de ses fonctions de toute intimidation provenant du pouvoir politique ou de pouvoirs privés et garantir son indépendance". Sa levée ne doit pas être considérée comme une incrimination, mais a pour objectif de permettre à la justice de suivre son cours normal .
Le fait que cette levée a été systématiquement rejetée jusqu'ici donne à penser qu’il existe une confusion à ce niveau dans l'esprit des élus. L'un d'eux, Ali Ben Cherifa, en est tellement convaincu qu'il a demandé d'annuler ces séances puisque le résultat est connu à l'avance. Le plus grave c'est que les élus se parent souvent des oripeaux de la liberté d'expression pour justifier leur décision surtout quand il s'agit d'affaires de diffamation alors que leur attitude relève tout simplement du copinage et du corporatisme.