Révélations : Tout sur la libération des deux otages tunisiens en Libye
Lorsque son téléphone portable se met à sonner en ce dimanche 29 juin, premier jour du ramadan, vers 13 heures, le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi s’attendait au plus, en reconnaissant le numéro de son contact libyen, à une nouvelle promesse, de quoi le rassurer un peu plus. Mais, un pressentiment le porte à croire que cette fois-ci, la bonne nouvelle est au bout du fil. Exténué par son périple africain avec le président Marzouki et affaibli par une forte intoxication alimentaire qui l’avait contrainte à être hospitalisé, il dût faire un effort pour suivre de près, quasiment heure par heure l’évolution des médiations engagées.
Cela fait plus de trois mois, 98 jours plus précisément, qu’il est focalisé sur la prise d’otage, le 21 mars 2014, d’un fonctionnaire à l’ambassade de Tunisie à Tripoli, Mohamed Becheikh, puis, le 17 avril 2014,d’un diplomate, Laroussi Gantassi. Pas un jour sans qu’il n’ait œuvré, avec tact pour obtenir leur libération, n’épargnant aucun effort, ne délaissant aucune piste, sans jamais y renoncer. Quitte à changer complètement de stratégie, comme il l’a fait il y a trois semaines, ce qui s’avèrera payant.
Rumeurs, désinformation, surenchères, fausses pistes, fausses médiations, tentatives de récupération politique , pressions de toutes part : tout y est. Confrontées pour la première fois à pareille prise d’otages, les autorités tunisiennes n’avaient pas de manuel de procédures précis à suivre. Comment gérer cette crise, négocier directement ou à travers des intermédiaires avec les ravisseurs et, entre-temps, prendre en charge les familles des otages, leur apporter l’assistance financière et psychologique nécessaires ? Comment aussi, en cas de dénouement heureux organiser le retour au pays, les retrouvailles avec la famille, la prise en charge médicale et le débriefing ? Mais pour le moment, on n’en était pas là. Il fallait réussir à libérer les otages, sans concession sur les principes.
« L’échec est orphelin, la réussite a beaucoup de pères », chacun revendique aujourd'hui la paternité de la libération des deux otages tunisiens en Libye. Un véritable cas d’école que ce dénouement de cette prise d’otages. Grâce à un travail minutieux d’investigation mené depuis dès le déclenchement de l’affaire, Leaders, a pu reconstituer le puzzle. Si la raison d’Etat et la sécurité des otages exigeaient une discrétion totale, des révélations exclusives sur les véritables conditions de cette libération et ses vrais artisans peuvent, aujourd’hui être dévoilée. C'est ce à quoi s'emploie Leaders dans cette série d'articles.
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